24 mai 2007

Aux aguets !

le Musée d'Orsay présente :

Les Expositions universelles,
architectures réelles et utopiques


du 19 juin au 16 septembre 2007

04 mai 2007

Transfigurée par Claudel


Il m’a fallu un peu de temps pour préparer cette note, digérer la pièce et prendre le temps de réfléchir à tout ce que je voulais dire, mais je vais en oublier tant en passant trop vite sur cette œuvre bouleversante qu’est « partage de midi ».

J’avais gardé un souvenir partagé (c'est le cas de le dire !) de Claudel suite à la lecture du « soulier de satin » que j’ai étudié pour préparer le concours de l’ENS, il y a presque dix ans… La difficulté et la longueur de la pièce avaient un peu entaché mon image de l’auteur, mais j’avais été sensible au travail, à la sensibilité et à la musique claudélienne.
Cette saison, la Comédie Française propose une nouvelle mise en scène, qui n’aurait jamais attiré mon attention si Marina Hands n’avait pas été des personnages. Depuis « Lady Chatterley » cette actrice s'est glissée au rang de numéro un dans mon petit palmarès perso des comédiens et j’aurais tout donné pour la voir sur scène… et "tout" n’était pas grand chose au final, si ce n’est le billet d’entrée !
« Partage de midi » est une pièce courte en 3 actes et quatre personnages : le mari, la femme et les amants. La 1ère édition, quasi confidentielle de « partage » date de 1906. La seconde, officielle, apparaît au grand public en 1948, plus de 40 ans après que Claudel ait écrit son œuvre ! La raison d’un tel secret ? le fait que la pièce soit l’exacte mise en scène d’une liaison que l’auteur à eu au tournant des deux siècles avec Rosalie Vetch, une femme mariée. Claudel, mal compris aujourd’hui (et c’est un euphémisme !) de part son catholicisme mystique, ne pouvait dévoiler au grand jour la réalité d’une relation adultère, qui le condamnait au rang de pauvre pécheur. Pourtant c'est ce caractère fictif et à la fois biographique qui donne à "Partage de midi" cette charge émotionelle extraordinaire.
On sait que Claudel a fait de la littérature un sacerdoce, mais au delà des questions religieuses, « partage » propose aussi un schéma universel pour comprendre la nature humaine pour trouver sa propre vérité. Et c'est pour cela que Claudel peut légitimement être joué et entendu aujourd'hui quoique la religion ait aujourd'hui perdu sa puissance spirituelle.
Au delà du message philosophique (pourquoi le restreindre à "religieux" ?) qui court sur toute la pièce, c’est aussi la prose claudélienne qui coupe le souffle ! Chaque verset fait d’objet d’une construction profonde où les mots se répondent en chiasme, se répètent à l'usure ou chantent en rythme. Les critiques littéraires parlent de "musique" claudelienne et c’est vrai que « partage » se fait tantôt duo d’amour, tantôt « arias » quand Mesa invoque la « pauvre Ysé ! Ysé, Ysé, pauvre, pauvre Ysé ! » ! Quelles sont poignantes les plaintes d'Ysé lorsqu'elle appelle "Méésa... Méésa..", l’amant par lequel elle se transfigure en « figure toute blanche ». Claudel en chef d'orchestre transforme les mots en notes et appuie les premières syllabes comme des rondes que l’on tient deux temps. Magnifique !
Magifique aussi la scène dans le cimetière obscur de Happy Valley où Ysé et Mesa s'étreignent, comme s'étreint le couple du célèbre "baiser" de Klimt...
Claudel est un auteur prodige ! Avec quel talent n’arrive-t-il pas à mêler lyrisme, spiritualité et réflexion !
Voilà une pièce passionnante qui m’a redonné l’occasion de me plonger dans le théâtre symboliste, moi qui avait boudé Claudel par tradition anticléricale… ce n’était que bêtise et ignorance. Me voilà donc touchée par la grâce claudélienne (il ne me reste plus qu’à aller à Notre Dame pour sentir la Révélation !), mais finalement c’est sans surprise; cela ne fait que conforter mon indéfectible passion pour le symbolisme. À bon entendeur, 2007 fête le centenaire de la mort de Karl Joris Huysmans*… vous n’avez pas fini d’entendre parler de symbolisme sur ce blog !


* j’ai déjà eu un avant goût de commémoration samedi, lors de la nuit des musées, puisque le musée Gustave Moreau proposait des lectures de Huysmans, Claudel, Mallarmé et Jankélévitch.

03 mai 2007

20 ans déjà

Le 3 mai 1987, Dalida tirait son ultime révérence.
Son ami fidèle, Bertrand Delanoë lui offre sa toute 1ère exposition afin que l'on découvre ou redécouvre une artiste dont l'immense succès et la popularité ont été injustement occultés par un destin tragique à la longévité commerciale plus évidente ! Notre maire nous a promis une belle et rare rétrospective, présentant photographies inédites et objets fétiches... de quoi passer un peu de temps avec la Diva de Montmartre... et oublier que le temps passe vite !