28 août 2015

Reine des fakes

"Libérée, Délivrée, je ne mentirai plus jamais... " 
Depuis 2 mois non stop j'ai droit à toute la bande originale du film de la Reine des neiges. Comme par miracle (et exploit) j'avais réussi à préserver B. jusque là des princesses et des princes charmants Rrrhh ! Moi qui la voudrait guerrière, chevauchante (mais point Jeanne d'Arc). 
Et puis un jour je débarque au beau milieu de la cour de récré de son école et je vois toutes ses copines chanter le fameux refrain. C'est à ce moment très précis, lorsque Eloïse et Hyacinthe entamaient en coeur le "Libéréeeee" que j'ai compris à quel point sous des motifs féministo-je ne sais pas quoi je marginalisais B. 
Le soir même j'ouvre Canal Play, je prends ma môme et c'est parti la séance. Que n'allait-elle faire dans cette galère ! 
C'en est fini des histoires de mioches on s'en fout. 
Moi ce que je tiens à souligner c'est que Disney ne s'embarrasse pas avec l'histoire de l'Art. Je me plais à croire que sur le MILLIARD de spectateurs qui ont vu ce film, nous sommes une poignée à avoir focalisée sur le FAUX portrait de Jeanne d'Arc*, alors que tous les autres portraits de la galerie du château de Arendelle, eux sont des répliques de VRAIS tableaux, on reconnait Fragonnard, Bruegel ou Sargent par exemple. Une boulette pareille ne pouvait m'échapper. 
Jeanne d'Arc est un mythe en général pour la France et l'Angleterre. C'est plus la figure de la femme, de l'héroïne voire surtout de la martyre qui a prévalu dans la peinture. Hors moi, la figure mythique de la femme en peinture, de Joan Of Arc à Ophélie en passant par Lady Godiva ça me connaît. Pour le XIXème en tout cas, je suis bardée de références, voilà qui est dit ! 

Arrêt sur image, recherche Google... Choux blancs. Aucune trace de ce prétendu portrait équestre de Jeanne. Mes premières impressions se confirment. Je suis un peu déçue j'aurai bien aimé apprendre quelque chose, découvrir un artiste et le mettre sur la pile du haut de mes connaissances, mais rien. Andersen a écrit de jolies légendes moralisatrices et les studios Disney produisent des films magnifiques qui n'apprennent rien, enfin si que "l'Amour est un cadeau, eau, eau... " !

* Le scénario fait dire à Anna (voir image ci dessous) "Salut Jeanne d'Arc". 

27 août 2015

Fanchon

En dix ans je ne sais plus toujours ce dont j'ai parlé sur ce blog... mais de mémoire de poisson (ceux qui me connaissent n'y liront pas que le jeu de mot), je n'ai jamais évoqué FANCHON qui habite avec nous depuis plus d'un et quelques mois. A l'époque B. était encore plus miniature qu'aujourd'hui, elle n'articulait pas toujours bien et lorsque je lui ai fièrement demandé "alors comment tu l'appelles ce (beau et gros) poisson ?", j'entends en retour un "FAOON", "FANOAON" ?! Comme dans tous les cas graves je regarde Julien, l'homme qui a toujours un coup d'avance et en général la solution la plus rationnelle. Mais là, cas très grave, il sèche. J'en appelle alors à tous mes neurones et déclare après quelques instants solennels que ce poisson sera "FANCHON", prénom, disons pseudonyme (pour Françoise) le plus approchant du vagissement de B.
Fanchon, te voilà baptisée et puis moi j'aime bien l'idée que tu sois une fille, à trois ma bêbète on va se serrer les coudes et penser tous les jours à George Sand.
Mine de rien Fanchon a beaucoup grandi. Notre étalon c'est sa queue... Oui je sais c'est limite à écrire, mais c'est quand même le meilleur indice ! Et sa queue justement elle est devenue super longue (là s'arrêtent les histoires de queues).
Bref, Fanchon est une amie de la famille ! Aux grandes vacances elle part avec nous, elle a son grand Tupperware dédié : elle EST aux p'tits soins.
Au début quand je la voyais tourner en rond dans son bocal sous dimensionné (faut être honnête), je me sentais un rien criminelle et Romain (mon ami, je précise) d'en remettre une couche "pauvre Fanchon dans son pipi et son caca". Je me suis sentie comme dans les films comiques ou l'image s'arrête, la voix off (en général) démarre : "Purée c'est vrai, c'est carrément la honte d'acheter un poisson". Et puis Oh Âme Sauveuse ! Hélène, ma belle-soeur (Everest de connaissances en tout genre) me dit : "un poisson a une mémoire de quinze secondes". Là, re arrêt sur image mais sans la voix off juste une immense expiration. Soulagement. Tout mon système de pensée-poisson s'écroulait pour se rebâtir en POSITIF ! Il suffisait a Fanchon de faire quatre tours de piste pour de nouveau découvrir son aquarium : magnifique !
Mais en plus mon poisson est intelligent. Il s'agite comme un malade quand il me voit. Au début aquariophile niveau zéro que j'étais, je le sur-nourrissais (on ne rit pas c'est un cas classique), puis peu à peu j'ai finis par admettre sa reconnaissance. Prenons hier ; Fanchon gigote, respire sans arrêt en surface. "Pauvre bête expiante" me dis-je ; et de repenser à mon ami Romain je lui change son eau cependant propre. Assez propre. Et bien je vous le donne en mille, dans une eau limpide Franchon continuait ses fanchonnades !
Désormais c'est prouvé les poissons reconnaissent aussi bien leur maître que les chiens ! Animalis ne me verse aucune commission (je parle d'argent), mais entre chien et loup, euh, chien et poisson, le choix est vite fait. Si si écoutez moi : FERMEZ les yeux. Vous êtes en plein hiver. Un mois de février glacial, Paris, ses trottoirs mouillés... Vous êtes avec votre chien un sac à la main, le petit sachet noir, le petit sac à merde... Et là si vous êtes normal vos YEUX s'ouvrent NON ! Impossible, vision de clash.*
Alors que moi avec ma Fanchonnette, chuis pépère !

* La prochaine fois, si toutefois vous n'êtes pas convaincus, je vous mettrais en situation dans un appart de 50m2 avec un chien...

26 août 2015

Colophon et compagnie

Cet été (et ce post fait suite au précédent sur ma passion pour l'écriture), la maman de Julien me fait part de son tout dernier travail de gravure. Marie-Do, elle s'appelle comme ça, fait de la gravure depuis maintenant des années. Elle fait partie d'un club d'artistes-amateurs, mais elle, elle a vraiment du style. Elle est en permanente recherche de matières ou textures. Elle travaille beaucoup le noir et blanc, mais la couleur s'invite dans ses oeuvres de temps en temps. Je suis absolument fan, elle est très talentueuse (mais l'ignore comme tous les vrais Artistes) et je le dis dans la plus grande objectivité puisqu'elle méconnait l'existence de mon blog. Cet été disais-je, elle me raconte qu'elle a du mal à commenter son travail, même à finir sa mise en forme. Habituellement c'est Patrick, le papa de Julien qui se fend d'une citation glanée ici ou là, qu'est-ce qu'il en a lu des livres ! Mais je comprends assez vite qu'il rechigne un peu à la tâche (Patrick si vous tombez sur cet article sachez que je ne vous veux AUCUN mal !) et qu'il n'a guère envie de sortir de ses lectures pour se mettre à écrire lui, un COLOPHON ! Un colophon c'est la note finale d'un manuscrit ou d'un livre imprimé (j'en sais quelque chose depuis mon passage à la Mazarine qui renferme tant d'incunables colophonés). Le colophon n'est donc ni un terme médical scato-scabreux ni un instrument de musique !
Alors, revenons au sujet : MOI ! Heureusement comme dans un film de Disney LGF est là ! Je propose à Marie-Do de lui écrire des textes. Désormais c'est moi qui me coltinerai le colophon !
Je m'y mets immédiatement, j'écris vite, ça me plait et en quelques dizaines de minutes l'affaire est pliée et Marie-Do est emballée. Ah ! c'que ça fait du bien ! J'aime tellement écrire à la commande, presque sous la contrainte, poser des questions pour saisir l'idée, capter ce que l'on attend de moi et puis restituer les choses le mieux possible.
Alors voilà le fruit d'une toute petite collaboration, toute riquiqui.
Chaque gravure s'inscrit dans une série. Je n'ai choisi qu'une oeuvre par série à une exception près. Je déplore la déformation des textures et couleurs, Internet a quand même quelques défauts ! Je précise aussi que la mise en forme de cet article supporte mieux la version Blogger sur ordi. Sur mon iphone c'est la cata complète. Là encore Internet...

Quatre impressions, contraste noir/blanc, textures et matières prises dans le quotidien transcendées par le papier, la presse et le désir ardent de toujours travailler la forme avec une immense rigueur, celle des lignes croisées entre-croisées, brisées.

Lino gravure et couleur.
Une plus une égale des empreintes de bois ; et puis il suffit de rajouter une troisième couleur pour que tout change. La plaque reste pourtant la même, cependant le motif devient autre : fils, écheveaux, Wax africain. Quel que soit l'encrage osons dire qu'il y a de l'Art premier dans ces compositions ultra occidentales. 
Cette série s'inscrit dans le cadre d'une recherche permanente de l'Artiste autour des matières et des couleurs. 

Carborundum 

La chaleur,
Le froid,
Et ce petit bout de bois qui me protège. 
Contrastes, contraires, 
Vertiges et horizons de lignes.
Sable collé, pressé, saigné par la main de l'artiste. 
Noir profond, gris ou rouge dilué, 
Voici le doux destin du volet volé
Par l'homme et la matière transformée.

 
          Fin le sable, doux le sable que l'artiste manipule, colle et presse. 
Une force poétique et symbolique éMERge d'un matériaux positif qui se mue par la magie de l'Art, en texture maléfique. 
Il se fait fond marin, sombre et angoissant ; ondulent d'épouvantables naïades, guettent les murènes effrayantes. 
C'est l'enfer d'un abîme rouge-diable, c'est l'enfer sous-marin.

Et puis une toute dernière peut-être un peu moins sérieuse. La base est le dessin de l'une de ces petites filles. 

          Il y a la maman, le papa et puis l'enfant. C'est une famille mais c'est surtout l'enfant qui, joyeux entraîne une farandole que l'accordéon accompagne à grands coups de soufflets. Le motif se répète tout en couleur et se calque sur celui de la musique. La pointe et le Plexiglas donnent naissance à une frise un peu volée à la fillette, petite inspiratrice de ce concept artistique et familial.

25 août 2015

10 ans

Mon blog a 10 ans ce mois ci.
Merci à mes lecteurs, à mes fidèles lecteurs.
Quand j'ai commencé ce blog je ne savais pas du tout où j'allais. Et puis grâce à lui j'ai compris qu'écrire était une évidence pour moi. Tapoter sur le clavier ou griffonner dans un moleskine doit me faire sécréter de la mélatonine ou un truc dans le genre, l'endorphine ! Je rigole à peine.
Je me souviens de deux articles tout particulièrement qui m'ont fait suer sang et eau dans un plaisir incommensurable. Il s'agissait des critiques des films Crazy et Marie-Antoinette. Le premier que j'avais adoré, le second détesté. Dans le premier cas j'avais envie de traduire toutes les émotions que j'avais ressenti, très difficile ; dans le second je voulais être "solide" et convaincante car on ne dit pas "un film est nul" à la légère.
Si j'y tiens à ce blog ? Enormément. Dix ans quand même, il y en a des choses consignées là dedans ! Et c'est pas fini ! Mais ça dépend tellement de plein de choses, de l'humeur, de l'imagination. Et parfois tout ça est un peu en panne. Les choses anecdotiques sont faciles à écrire, les nouvelles c'est autre chose, il faut attendre, attendre être patient et un jour ça devient évident, je pars à 200 km/heure.
Pardonnez-moi, pas de champagne à boire sur Internet, mais 10 ans ça mériterait un délicat millésimé !

24 août 2015

Série-moi fort


C'est fou ! je me souviens de mon ami Mathieu... on était quoi dans les années 2006-2007... il ne jurait que par les séries. Moi, j'écoutais d'une oreille distraite à la limite du "cause toujours mon pote". On parlait alors des Sopranos, et d'une série "Lost" ? Ca existe ça ?  Voyez mon niveau de méconnaissance !
Puis plus tard, bien plus tard j'ai fini par moi aussi m'accrocher à ce genre nouveau (tu parles Charles !), nouveau pour moi. Il y a eu la série amusante, le baptême* avec le genre Kaboul kitchen, puis House of cards, Hannibal, Utopia, The affair, Lilyhamer, Half and catch fire (mon petit sucre d'orge) et beaucoup d'autres tentatives avortées avec Les revenants, The Americans, GomorraGirls, Silicon Valley... Et puis débarque TRUE DETECTIVE ! Pour plagier mes deux expressions préférées du moment : UN TRUC de FOU, une série tellement WHAOU ! Et là je suis sensée avoir tout dit !
Plus sérieusement. La première saison est splendide, avec une esthétique qui rappelle celle d'Hannibal, un duo de comédiens (terme plus juste qu'acteur) parfait. Selon moi le jeu de Rust Cohle va plus loin que celui de Martin Hart. La métamorphose physique y contribue, mais son texte surtout riche de sagesse ajoute au mystère du personnage. On est dans un non dit à la Drive, Martin observe (avec un jeu de mimiques un peu systématiques) son partenaire, essaie d'en percevoir les contours mais n'y comprend rien. Seule Maggie Hart, une femme donc, perce légèrement le mystère de ce Cohle au passé, au présent et au futur sulfureux ! Formidable !
Eté 2015 arrive la deuxième saison avec son beau casting. On attend la grosse déception : deux coups de maîtres successifs on a jamais vu ça ! Et pourtant. L'astuce réside dans le fait de repartir à zéro, de changer les règles de fond en comble. Le duo éclate au profite d'un quatuor (qui vire fissa au trio), on est immédiatement dans l'action, les personnages foisonnent. On a du mal à s'accrocher et puis de fil en aiguille Ray et Ani gagnent les coeurs ! Les derniers épisodes sont grandioses, bravo au chef op', à sa lumière lynchienne-renouvellée, aux ambiances qui ne s'oublient pas celles des diners, des bordels, des motels...
Obsédant voilà le terme. Les séries réussies sont obsédantes on aimerait qu'elles ne se terminent jamais, que les personnages soient vrais. Velcoro, Bezzerides, vous êtes là, dans un coin de ma tête tous les jours, tout le temps. Quel travail que le deuil d'une saison ! Je ne suis pas l'actu des séries, j'ignore si une troisième saison est prévue, c'est étrange mais le cas échéant je la rejette un peu par avance, de même que je rejetais la saison 2 avant qu'elle ne soit diffusée. J'ai tellement le sentiment de perdre les personnages... et tellement pas envie  de l'avoir ce sentiment.
La série a un effet "doudou" c'est fascinant et ça les Américains l'ont compris il y a déjà un bon bout de temps !


* Je tiens à corriger, Sex and the city a été ma première expérience-série.