19 décembre 2010

Le temps de la coïncidence

J'avais déjà parlé de ce tableau de Gérôme.
Cartésienne comme pas deux, j'adore pourtant me trouver nez à nez avec le hasard et la coïncidence. En voici un bref exemple : la semaine dernière, dose de Cinéma hebdomadaire oblige, je découvre Le temps de l'innocence de Martin Scorsese.
(Je la fais courte) :
L'intrigue se déroule dans la haute société new yorkaise, petite caste étriquée et puritaine, bref, les Belmont, famille modèle, donnent un bal auquel Newland Archer, un jeune avocat (Daniel Day-Lewis) est convié. Alors qu'il déambule de la salle de danse aux salons, son regard -et le notre- balaie le paysage tandis qu'une voix off précise sa pensée et le ressenti de son "intronisation" dans ce beau monde bien conformiste... et là : le tableau ! Comme si Scorsese l'avait choisi sur mesure, rien que pour moi ! Petit instant de bonheur !

16 décembre 2010

Со́фья Андре́евна Толста́я*



Aah ! Helen Mirren... quelle comédienne !
Grands personnages de l'histoire passée ou présente (c'est la Reine d'Angleterre s'il vous plait dans The Queen) ou rôles populaires et crasses (elle est la tenancière d'un lupanar dans Love Ranch), rien ne fait obstacle pour Helen Mirren qui se fond dans les rôles comme un caméléon change de couleur... la justesse de ton en plus !
La semaine passée je suis allée voir Tolstoï, le dernier automne (titre encore une fois bien mal traduit puisque l'original The Last Station a la vertu d'ancrer le film dans la réalité historique de la mort de Tolstoï : dans la gare d'Astapovo) dans lequel Helen Mirren incarne la Comtesse *Sophia Andreyevna Tolstaya, épouse de Léon Tolstoï.
Pas de chef d'oeuvre mais un film qui tire son épingle du jeu tant le sujet est casse gueule : faire le "biopic" de Tolstoï... le plus célèbre des écrivains... au monde rappelle le préambule !

Les acteurs et le scénario nous font revivre en fait les derniers mois d'un Tolstoï en son domaine d'Iasnaïa Poliana tout ouvert aux paparazzis qui photographient, notent, épient les moindres faits et gestes de l'Ogre et sa famille. C'est que Tolstoï est devenu le chantre d'une "nouvelle religion" faite d'ascèses... et de très grands dilemmes : la sainteté ou le sexe, le peuple ou la famille... la guerre ou la paix avec sa femme ? Le coeur du film est ici entre un Tolstoï qui entend léguer ses droits d'auteur au peuple... et Sophia qui s'accroche à son héritage avec furie.
Mari et femme sont émouvants de naturel. Le poids de leur jeu laisse d'ailleurs un peu à l'écart les autres rôles (le secrétaire (Valentin Bulgakov) et les fidèles disciples) qui ont nettement moins d'épaisseur. Toute la force dramatique dépend d'Helen Mirren qui donne au film un caractère haletant et le souffle de sa passion pour Tolstoï. Éternellement amoureuse, arrachée au Génie au nom de la doctrine, Sophia se transforme progressivement en martyre, sublime et pathétique. Noble et froide, la comtesse est en cependant la seule (avec Bulgakov qui
tardivement choisit l'Amour à l'idéologie) à ne pas renier les élans de son coeur, vieillit mais intact et brulant quant aux sentiments. Plus encore que les séquences naturalistes et les paysages à la Mikhail Nesterov (et surtout à la Isaak Levitan), c'est ELLE l'âme russe du film !


Isaak Levitan, La boulaie, 1889
Galerie Trétiakov, Moscou.

03 décembre 2010

Disney, parce que nous le valons bien !

Bonne pioche !
Cucuteries après cucuteries les Studios Disney nous avait bien lassés... ils reviennent ici pour le meilleur : un cru qui tient la route, un poil (que dis-je un cheveu !) moqueur (merci Romain Duris pour la VF), un chouia surréaliste (et si on collectionnait les mini licornes nous aussi ??), bref, tout ce qu'on aime en plus d'une 3D toute neuve qui vient de sortir... et qui nous épate encore !


Raiponce 3D, c'est doux c'est neuf ?