24 avril 2006

Ombre bruxelloise

Est-ce que vous me croyez si je vous dis que ce profil a été découpé aux ciseaux en 30 secondes ?
Absolument bluffant et pourtant Julien en est le témoin ! Pour 3 euros (2, pour les experts-marchandeurs comme moi !) à l'entrée des galeries Saint-Hubert un Bruxellois vous taille la bobine façon "prince & princesse". Au bout de 3 jours j'ai craqué ! J'étais trop émoustillée à l'idée de voir s'il saurait bien me découper... alors dites-moi ? Vous me reconnaissez ? Au fait je n'ai pas précisé la taille réelle de l'ombre... disons environ 10 cm de long et 6 de large... ça rajoute à la prouesse non ?

Le programme Érasme


Bruxelles, le 21 avril 2006, environ 10 heures 30, une heure peu conventionnelle pour nous rendre chez Érasme.
Voyager dans le passé, voilà sans doute mon rêve le plus persistant... évidemment c'est impossible, mais les acharnés trouvent les succédanés qu'ils peuvent ! Ils pourront par exemple courrir les lieux sanctuarisés par l'Histoire (et il n'en manque pas) et se réchauffer à l'ambiance de leur choix... une alternative comme une autre à l'impossible voyage.
Érasme n'est pas sur le perron pour nous accueillir, n'empêche que l'escale en Renaissance vaut le détour ! Magnifique intérieur comme laissé tel quel : tentures, meubles, livres, peinture et dessin d'Holbein, gravure de Dürer... incroyable mais vrai ! L'extérieur est quand à lui tout aussi joli : le jardin d'Érasme s'apparente à une véritable herboristerie propre à soigner les maux de l'humaniste, des céphalées aux hémoroïdes en passant par la goutte !

20 avril 2006

Cow parade à Paris !

Après New York, Las Vegas, Londres, Barcelone, Genève, Tokyo, Sao Paolo, Moscou, Sydney, Prague… c’est au tour de Paris d’accueillir la Cow Parade du 10 avril au 16 juin 2006 !
Des centaines de vaches de tailles réelles , en résine, peintes, perforées, déguisées ou graphées par des artistes contemporains de toutes nationalités vont être exposées dans les rues de Paris.
Voilà une façon d'aborder l’art contemporain avec fantaisie, mais aussi avec générosité, puisque les plus belles vaches sélectionnées par un jury seront vendues aux enchères au bénéfice de l’Africa Alive Foundation , qui se bat contre la malnutrition et le SIDA en Afrique.

À VOS AGENDAS :
-> 27 avril - 18 juin 2006
Exposition dans les rues de Paris : les vaches seront implantées le long d’un axe le Louvre, Champs-Elysées, Etoile
-> 19 juin - 26 juin 2006
Rassemblement de toutes les vaches sur le Parvis de la Défense, « le plus grand pâturage de France » !
-> 26 juin 2006
Soirée de clôture et remise du Grand Prix du Public.
-> 30 juin 2006
Vente aux enchères des vaches chez Artcurial. Si vous voulez un bovin pour votre salon...

NB : Les vaches de parade sont ensuite éditées en objets de décoration ou de collection (2 tailles)... mais attention il existe pas mal de copies grossières et kitsch. Une vache de parade à moins de 60 euros... c'est de la pacotille ! Certaines à 35-40 euros peuvent être jolies, mais parfois c'est l'angoisse !

Voici un site où trouver des vaches de parade de belle facture :
www.singulier.com/boutique/liste_produits.cfm?type=56&code_lg=lg_fr&num=6

19 avril 2006

Inspirations... 1760 -> 1930




Après mon petit séjour dans le Nord de la France, et un arrêt inévitable à la Piscine de Roubaix (bâtiment Art Déco reconverti en Musée), m'est venue l'idée de juxtaposer des toiles. En regardant l'"Angélique" de Jean-Dominique Ingres (une des nombreuses est exposée à la Piscine) a resurgit de ma mémoire l'"Andromède" de Tamara de Lempicka... en rentrant à Paris, j'ai feuilleté un livre sur ce célèbre peindre Art Déco (qui se trouve être mon livre de chevet depuis 15 jours). Il m'a semblé que certains de ces portraits présentaient des correspondances avec d'autres de Rossetti, un peintre anglais de la fin du 18ème siècle.

Qu'en pensez-vous ?
1- La Ghirlandata de Rossetti et Printemps de Lempicka
2- Veronica Veronese de Rossetti et Améthyste de lempicka
3- Angélique de Ingres et Andromède de Lempicka

NB : Une exposition sur Tamara de Lempicka se tient en ce moment même à l'espace Landovski (le musée des années 30 situé à Boulogne-Billancourt). Allez-y vite ça se termine le 2 juillet !

17 avril 2006

Mike, Anna, Charles et Sarah : 2 femmes 2 hommes, 2 possibilités

Un réalisateur inconnu du grand public et un film qui l'est tout autant : Karel Reisz / la maîtresse du lieutenant français. Grand film romanesque... qui évite tous les clichés "du" film romanesque. Ici c'est fin, et l'auteur réalise un vrai travail sur la complexité psychologique des caractères et sur Sarah, une femme énignatique clé de voûte du scénario. La photographie est soignée et travaillée en "tableaux" très imprégnés du style préraphaëlite. Le film s'ouvre sur un plan magnifique où Sarah enveloppée dans sa longue cape anthracite attend un improbable Français, postée au bout d'une jetée balayée par les caprices d'une mer en rage.
Un scénario qui joue la surprise autour de deux histoires et deux époques qui s'imbriquent l'une dans l'autre.
Très beau film inspiré du roman de John Fowles "Sarah et le lieutenant français". Le titre de Reisz réserve un effet de surprise concernant l'amour fou qui va lier Sarah, celle qui attend son lieutenant, et Charles, géologue en passe de se marier.

Fous de Jackie !

Jackie ! Jackie !
Après plus d'une heure d'attente au théâtre du Temple (que l'on ne recommence pas en raison de l'humeur massacrante de la direction), nous voici dans la petite salle, quasi confidentielle, nez à nez avec Jackie. Tremblottant mais tranquillement il commence et amorce un faux dialogue avec nous... Il étale ses frasques et surtout ses déboires avec les filles, jeunes biensûr, car lui est vieux, plus ou moins looser, du moins acteur râté recyclé en "monsieur météo". Moultes digressions, pour évoquer des sujets et d'autres. épatante reprise de Plutarque narrant l'entrevue Diogène/Alexandre !
C'est très, très drôle... Enfin lui est drôle, par son physique de petit bonhomme, sa dégaine et son sourire narquois : il est burlesque !
Décor minimaliste. Un espace divisé en deux virtuellement : l'espace "réel" et un espace "chanson". En effet le one man show est ponctué de chansonnettes interprétées intégralement par jackie au chant et à la guitare électrique. On apprécie particulièrement la chanson sur la Bretagne et les Bretons je cite : "en Bretagne, en Bretagne, on boit du jus d'andouille et du sirop d'artichaud..." Il est accompagné de Brice, un talentueux guitariste présent durant tout le spectacle qui crée l'ambiance musicale ou "bruite" le discours de Berroyer.
Ce spectacle est tiré d'un écrit aujourd'hui introuvable, publié début 2000 je crois chez Stock. Le spectacle a gardé le titre : ma vie de jolie fille.
Un spectacle poilant donc où l'on attend pas le fermé de rideau... en même temps ça fait du bien quand ça s'arrête car après 1 heure 40 de rire on a les joues en feu.

L'étrange exotisme de Rousseau


Et si tous les Rousseau avaient la même idée du monde ?
Je vous l'accorde le parallèle est facile... c'est vrai, Jean-Jacques Rousseau a été un des fervents défenseurs du mythe du bon sauvage... mais à en observer les toiles réunies au Grand Palais, Jean-Jacques a un acolyte homonyme ! Curieuse coïncidence. De l'exposition "les jungles", reste un sourire sur les lèvres, comme l'idée d'un travail bien fait du douanier.
Car il peint bien le douanier. Il a le soucis du détail (jusqu'au brillant du solitaire de son épouse) et du réel... Oup's du réel ?? À bien y regarder pas si réaliste que ça son oeuvre : la jungle est-elle peuplée de chevaux ? de singes dégustant des bananes ? De réels, ne demeurent que les phantasmes du peintre, d'un parisien qui a pour principale source d'inspiration les animaux du jardin des plantes.
Information qui casse le mythe je sais... Moi qui pensait que Rousseau était une sorte d'homologue de Gauguin, absolument pas ! Mais du coup Rousseau en sort grandi car lui n'est pas un imposteur : alors que Gauguin croit trouver aux Marquises le bon sauvage (illusion car il retrouve la corruption morale qu'il croyait fuir en quittant l'occident) et se leurre lui même en croyant retrouver l'origine. Rousseau lui reste vrai dans son monde exotique phantasmé, fait de représentations d'occidental sédentaire. Vous me suivez ?
Excellente contextualisation de l'oeuvre du douanier dans la salle verte (vert végétal, car nous entrons à proprement parler dans les "jungles" à partir du rez-de-chaussée). Ici on vous rappelle que l'époque du douanier est celle de la France-empire colonial, d'un Paris théâtre d'expositions universelles qui érige des pavillons-répliques de villages ou monuments africains et asiatiques... Autant d'images d'un ailleurs qui imprègne un peintre confiné dans l'univers spatial parisien.
À travers la presse aussi, Rousseau se constitue une bibliothèque d'images dans laquelle il va pouvoir piocher, par exemple les unes du "petit journal" illustré qui relatent par la gravure la fuite d'un fauve hors des grilles du zoo, les traits d'une négresse gabonaise...
Exposition enrichissante qui casse les préjugés sur la peinture naïve.
Ici : la charmeuse de serpents. Oeuvre qui est considérée comme la plus aboutie de Rousseau. La profusion végétale est de rigueur, elle est un dénominateur commun dans l'ailleurs exotique phantasmé du peintre. L'éclairage de la scène est lui aussi tout à fait fantaisiste : le mystère de cette ève noire enveloppée d'ombre s'oppose au végétal de premier plan artificiellement ensoleillé. La Charmeuse est la peinture que j'ai le plus apprécié, sans doute comme beaucoup de visiteurs, j'ai été frappé par le mystère de cette négresse, son animalité presque... et pourtant déesse à la fois. Le motif de la femme, de la femme-animal et du serpent est aussi très baudelairien... alors ça m'a plu tout ça !
En vous remerciant bonsoir !
NB : la qualité de la reproduction jointe est lamentable... en "vrai" la scène est comme éclairée par un soleil couchant (même si l'astre est presque au zénith... encore une fantaisie du peintre). La scène est donc assez sombre et la charmeuse quasiment noire ; on se distingue pas ses traits ni son corps...

Après le rose, le jaune et le cinéma






Après moulte réflexions... je constate que jaune et comédie sont les deux mamelles d'un succès cinématographique. Après le sacro-saint grand blond avec une chaussure à lacets noire, arrive un grand blond fana de surf. Si l'un est titulaire d'un étrange gateau de cheveux frissés, l'autre arbore une perruque filasse... mais le trait commun est évident : le blond... et en généralisant le jaune. Le jaune triste couleur du cocu, de la banane... mais n'en deumeure pas moins que l'ange est aussi blond... Bref, je m'égare. Reprenons... ou plutôt concluons, en ayant une affectueuse pensée pour notre Belge préféré qui me permet de boucler ma bouche... euh, ma bouCLE : ririons nous pareillement si Beno-ï-t Poelvoorde était brun ? Non biensûr.
Voilà une belle démonstration digne de Duchovny dans "zoolander". En vous remerciant bonsoir.