24 août 2015

Série-moi fort


C'est fou ! je me souviens de mon ami Mathieu... on était quoi dans les années 2006-2007... il ne jurait que par les séries. Moi, j'écoutais d'une oreille distraite à la limite du "cause toujours mon pote". On parlait alors des Sopranos, et d'une série "Lost" ? Ca existe ça ?  Voyez mon niveau de méconnaissance !
Puis plus tard, bien plus tard j'ai fini par moi aussi m'accrocher à ce genre nouveau (tu parles Charles !), nouveau pour moi. Il y a eu la série amusante, le baptême* avec le genre Kaboul kitchen, puis House of cards, Hannibal, Utopia, The affair, Lilyhamer, Half and catch fire (mon petit sucre d'orge) et beaucoup d'autres tentatives avortées avec Les revenants, The Americans, GomorraGirls, Silicon Valley... Et puis débarque TRUE DETECTIVE ! Pour plagier mes deux expressions préférées du moment : UN TRUC de FOU, une série tellement WHAOU ! Et là je suis sensée avoir tout dit !
Plus sérieusement. La première saison est splendide, avec une esthétique qui rappelle celle d'Hannibal, un duo de comédiens (terme plus juste qu'acteur) parfait. Selon moi le jeu de Rust Cohle va plus loin que celui de Martin Hart. La métamorphose physique y contribue, mais son texte surtout riche de sagesse ajoute au mystère du personnage. On est dans un non dit à la Drive, Martin observe (avec un jeu de mimiques un peu systématiques) son partenaire, essaie d'en percevoir les contours mais n'y comprend rien. Seule Maggie Hart, une femme donc, perce légèrement le mystère de ce Cohle au passé, au présent et au futur sulfureux ! Formidable !
Eté 2015 arrive la deuxième saison avec son beau casting. On attend la grosse déception : deux coups de maîtres successifs on a jamais vu ça ! Et pourtant. L'astuce réside dans le fait de repartir à zéro, de changer les règles de fond en comble. Le duo éclate au profite d'un quatuor (qui vire fissa au trio), on est immédiatement dans l'action, les personnages foisonnent. On a du mal à s'accrocher et puis de fil en aiguille Ray et Ani gagnent les coeurs ! Les derniers épisodes sont grandioses, bravo au chef op', à sa lumière lynchienne-renouvellée, aux ambiances qui ne s'oublient pas celles des diners, des bordels, des motels...
Obsédant voilà le terme. Les séries réussies sont obsédantes on aimerait qu'elles ne se terminent jamais, que les personnages soient vrais. Velcoro, Bezzerides, vous êtes là, dans un coin de ma tête tous les jours, tout le temps. Quel travail que le deuil d'une saison ! Je ne suis pas l'actu des séries, j'ignore si une troisième saison est prévue, c'est étrange mais le cas échéant je la rejette un peu par avance, de même que je rejetais la saison 2 avant qu'elle ne soit diffusée. J'ai tellement le sentiment de perdre les personnages... et tellement pas envie  de l'avoir ce sentiment.
La série a un effet "doudou" c'est fascinant et ça les Américains l'ont compris il y a déjà un bon bout de temps !


* Je tiens à corriger, Sex and the city a été ma première expérience-série. 

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