30 mars 2010

Ticket gagnant


Je savais que mon jour viendrait...
Quelle joie de revoir Biobio !

17 mars 2010

Le chat du café des Artistes

Au 19ème siècle, avant que n’existent les sténopés, daguerréotype et autres instruments à camera obscura, les peintres s’acharnaient à reproduire le réel en restituant sur la toile les visages, les paysages ou les natures mortes. Le détail réel, le souci de vérité ont même fait même les beaux jours du réalisme pictural. Comme on ne photographie pas encore, peindre l’enterrement d’Ornans donne par exemple à Courbet l’occasion d’un témoignage du réel en plus de faire passer l’idée que l’Art peut être dans tout, y compris le quotidien, dans le banal. Photographier va vite participer à cette tentative de "reporter" la vie dans ce qu’elle a de beau… ou de trivial (en 1854 la guerre de Crimée passe à la chambre noire et constitue le sujet du tout 1er reportage photographique de guerre). Parce qu’elle saisit a priori si bien le vrai, la photographie démode la peinture réaliste qui se renouvèle de fait... la concurrence a du bon.
C’est d’une expérience récente que m’est venue l’idée d’écrire sur mon petit chat. Alors que je suis en ce moment entrain de mettre en forme une sorte de carnet de photos au format Polaroïd, voilà que le tirage de mon chat m'amène à réfléchir.
La photographie n’a rien de réaliste et mes remarques liminaires transpirent (volontairement) le cliché : le portrait de mon chat… ne représente pas un chat ! Cette photo n'a rien de figuratif : il y a du noir partout et des tâches sombres ou claires, certes la tête transparaît, mais où sont les contours ? « C’est incroyable, l’espace d’un instant je n’ai plus vu le chat, mais un chat, devenu objet esthétique ». « C’est beau » dit Julien.
Mais oui pardi ! C’est là que tout prend sens ! Quand on perd le Nord, qu’on oublie nos repères et même l’idée que ce cliché est celui d’un chat familier et si banal. Alors OUI le banal est Art, OUI la photographie l’est aussi lorsqu’elle n’est plus un condensé de réel, mais le vecteur d’une impression, d’une émotion, autrement dit quand elle raconte une histoire… alors là, ça devient vraiment intéressant.