15 septembre 2010

"Parcours de travail"

Les amoureux de Karl sont assez nombreux. Beaucoup monde pour quelques oeuvres... 2 grandes salles dédiées au travail de Lagerfeld, que l'on veut ici nous montrer hétéroclite. Paysages, images urbaines d'un New York rouillé, portraits de célébrités, oeuvres mêlant dessin/peinture et photographies, puis bien sûr des photos de mode, on a un peu tout ça ensemble même si un classement thématique est annoncé à l'entrée.
On prend les photos comme elles viennent c'est encore le mieux, sans trop chercher à comprendre, sans voir aucune unité entre tout cela. Au cas par cas, force est de constater que Karl aime la photo, que Karl aime photographier... et d'in fine, Karl fait ça bien !
Les portraits et les photos de mode se détachent clairement. Ici il excelle ! Les mises en scène
très XVIIIème ou carrément Rock'n Roll, ça il s'y connait. Les compositions sont simples, c'est souvent le décor où rien n'est laissé au hasard qui crée l'ambiance. De l'éclairage à la chandelle d'un hôtel particulier parisien à la brume maritime d'une série de photos très "leçon de piano", tout est suggestion et la rêverie s'engage, malgré l'aspect en général très figé des silhouettes parfaites qu'il immortalise.
Trois photos façon "peinture réaliste d'Hopper", les très grands tirages de la villa Malaparte doucement bruitées et jaunies ont ma faveur...

Les sérigraphies de paysages, photographiés au Polaroïd ont un effet "vignetté" que je ne peux qu'aimer ! Il y a aussi ces beaux portraits noir et blancs rehaussés de touches couleurs savamment saupoudrées... mais à côté de ces réussites, il semble que Karl expose aussi des choses "très moyennes"... et qu'on vient les voir avec la conviction "que c'est beau" parce que c'est lui. Je ne suis pas bien légitime pour le dire, mais certaines photos m'ont laissée perplexe et ma sévérité habituelle me pousse à évoquer des photos qui ne racontent pas grand chose. Je pense à ces escaliers new yorkais si typiques, qu'on a tous envie de photographier (Cf. je me revois dans le Downtown de LA... désespérée à l'idée de ne pas sortir une photo correcte) alors que c'est juste impossible (pour la plupart d'entre nous !) d'en faire autre chose qu'un cliché anecdotique au cadrage improbable. Idem pour les portraits pieds coupés, un truc pour lequel je suis absolument rigide... et que l'on soit bien d'accord je parle de photos râtées, pas de plans américains !! Même chose pour ces sérigraphies qui singent celles de Roy Lichtenstein sans apporter rien de plus...


Comme quoi la perfection ne s'incarnera pas non plus en Karl, n'en déplaise à l'intéressé !
Trève de plaisanterie, et c'est mon pardon tout entier, la lumière est toujours tellement belle, qu'après tout on se laisse porter par ces photos, tout au long de ce parcours vaporeux et photographique.


À voir du 15 septembre - 31 octobre 2010
rue de Foucy, Paris 4

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