19 octobre 2010

i comme icare


Impossible n'est pas français.
Vendredi dernier, deuxième conversation "critique de la communication" by David Buxton. Après 3 heures intenses de concentré d'intelligence, me revoilà calée sur Norbert Wiener, le principe de Browning, le behaviorisme (...) et last but not least, l'expérience de Stanley Milgram.
(Qu'il est bon d'apprendre... et de (re ?)devenir un être pensant et cultivé !)
Je crois que je n'aurais pas le courage de vous pitcher ici le cours de Buxton (je l'ai déjà refait à Arnaud, puis Julien... y'en a marre !), alors je zappe pour en venir à i comme icare ! Ce film réalisé en 1979 par Henri Verneuil, reprend à la faveur d'une intrigue policière, l'expérience devenue célèbre de Milgram.
Nous sommes aux États-Unis en 1962. Stanley Milgram est chercheur en psychologie sociale (à Harvard je crois). Son postulat de départ est qu'un individu peut se plier aux ordres d'une autorité qu'il accepte quitte à entrer en contradiction avec sa conscience.
Le protocole expérimental est le suivant : un sujet-moniteur pose des questions à un sujet-"élève". Si ce dernier ne fournit pas les bonnes réponses le "teacher" lui envoie des chocs électriques à mesure plus forts. Le moniteur ignore que l'élève est complice de l'expérience et qu'il va simuler les cris et la douleur.
La préoccupante conclusion au test de Milgram est que 50% des moniteurs se soumettent aux ordres prétendus scientifiques... au détriment de la vie de l'élève !

Mais revenons-en à Icare...
Le film, du "années 70" pur jus. Les décors réels avec leurs immenses tours "avant-garde", les intérieurs nuits sont un délice, mais il faut avouer que i comme icare n'a rien d'un chef d'oeuvre. En somme le film est même franchement moyen, trop mou dans la réalisation, manquant d'unité (la mise en scène de l'expérience de Milgram s'éternise) et de fluidité (l'expérience, mal reliée à l'intrigue apparaît comme un "copié collé").
Yves Montand, égal à lui même est mauvais comme un cochon (c'est dingue ça ! Comment peut-on passer à la postérité en bluffant ainsi son monde ?)...
... Mais le film a un "je ne sais quoi" qui marche. Est-ce le côté "vintage", l'aspect pausé des choses qui malgré la lenteur reste agréable ? Est-ce l'ambition "très Resnais" de faire un film démonstratif sur le behaviorisme en vogue dans la France des années 70 ? Est-ce tout simplement le charme opérant d'Ennio Morricone qui compose la bande originale ? Quoiqu'il en soit on digère un dénouement vraiment facile et faiblard... on tolère les ficelles énormissimes et les erreurs de cohérence logique (le message codé sur une autre fréq
uence ne déforme pas la musique qui entoure l'intervalle... bravo l'artiste !)...
Mais le plus fou dans l'histoire c'est qu'RT9 a programmé le film ce dimanche alors que David Buxton y avait fait allusion le vendredi précédent : un film de 1979 ! Et que personne ne veut voir ! C'est pas énorme ça ? Bon j'arrête en ce moment je vois des signes partout...

Le must du film :
Un seul et incontestable :
- la perruque d'Yves Montand.

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