29 juillet 2012

(John Singer) Sargent Pepper

Carnation Lily Lily Rose*

L'été, les moustiques, les grillades, le taboulé et ses POIVRONS.
L'été, c'est la saison des enfants.
Le mois de juillet, celui des chaleurs, du droit à la veillée après le souper et de la dernière cigale qui indique l'heure du coucher !
Comment c'était déjà d'être enfant ?
Et qu'est-ce que l'on perçoit de tout "ça" quand on est "petit" ?
Qu'est-ce que l'on perçoit du monde des "grands" ? De ces grandes tablées nocturnes ponctuées de bouteilles vides, des conversations à bâtons rompus et des rires gras de Grand-Papa ?
Peu. Rien.
R.
I.
E.
N.
RIEN. On en perçoit rien, car la plupart du temps, les règles des adultes sont opaques aux petits.
Les adultes parlent FORT.
Les adultes disent NON, n'expliquent pas.
Les adultes interdisent pour éviter parfois de se remettre en cause EUX parce que ça leur fait mal, alors sans que cela se voit, ils abîment leur petit : tac ! coup de couteau dans le ventre et garde le venin bien profond que ça te suçote le foie pour longtemps.

Il y a des enfants sages (la majorité ?) et peut-être des "terribles" comme disait Cocteau. Les enfants "inadaptés" au "monde des enfants", ceux dont on dit qu'ils ne "sont pas dans le moule" (Téfal), sont à mes yeux les plus BRILLANTS, sans aucun doute aussi les plus difficiles à cerner. Mais le jeu vaut toutes les chandelles : nous parlons de génie.

Quand j'étais petite, je n'étais intéressée par RIEN.
Les lectures de jeunesse par exemple, je les trouvais idiotes et ne lisais pas. Rapidement le diagnostic s'est imposé via  ma mère : je détestais lire. Quand j'ai découvert Molière, Camus, Flaubert, j'ai eu un choc ! C'était à 15 ans. Dans l'intervalle, combien de fois n'ai-je pas entendu : "tu ne lis jamais, c'est pas bien... " ; voire la petite variante : "fais comme ta soeur, prends un livre" ! Bien des paroles superflues, en regard du constat suivant : plus littéraire que LGF, tu meurs.

Quand je suis tombée sur ce tableau de John Singer Sargent, j'ai immédiatement eu envie de le joindre à mon blog. Je ne sais jamais à l'avance ce que vont devenir les images que je pique sur Internet, mais il va de soi que ces petites filles renvoient à une certaine idée de l'enfance-innocence que nous autres avons perdu en devenant adultes.
Chacun s'est déjà fait en parcourant ce blog, une idée de mon tempérament mélancolique. La tournure du message ne pouvait donc être tout à fait autre !
J'aimerais pour finir parler d'une dernière chose.
Ma mère rappelle souvent que mon grand-père, Fernand, disait à peu près la chose suivante : les enfants ont leur monde à eux. Parole simple. Cela me fait penser à leurs dessins. Aux dessins d'enfants, qu'ils sont les seuls à comprendre ; les seuls à dessiner de la sorte et aucun adulte n'a jamais réussit à reproduire le "je ne sais quoi-d'insaisissable" contenu dans le dessin d'un enfant (vaine quête de Picasso). C'est simple, simple comme cette conclusion : prenez soin de l'enfant, emballez-le dans du papier bulles : FRAGILE.

* 1885-1886, 174x154,8 cm, Tate Gallery, Londres

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