26 août 2015

Colophon et compagnie

Cet été (et ce post fait suite au précédent sur ma passion pour l'écriture), la maman de Julien me fait part de son tout dernier travail de gravure. Marie-Do, elle s'appelle comme ça, fait de la gravure depuis maintenant des années. Elle fait partie d'un club d'artistes-amateurs, mais elle, elle a vraiment du style. Elle est en permanente recherche de matières ou textures. Elle travaille beaucoup le noir et blanc, mais la couleur s'invite dans ses oeuvres de temps en temps. Je suis absolument fan, elle est très talentueuse (mais l'ignore comme tous les vrais Artistes) et je le dis dans la plus grande objectivité puisqu'elle méconnait l'existence de mon blog. Cet été disais-je, elle me raconte qu'elle a du mal à commenter son travail, même à finir sa mise en forme. Habituellement c'est Patrick, le papa de Julien qui se fend d'une citation glanée ici ou là, qu'est-ce qu'il en a lu des livres ! Mais je comprends assez vite qu'il rechigne un peu à la tâche (Patrick si vous tombez sur cet article sachez que je ne vous veux AUCUN mal !) et qu'il n'a guère envie de sortir de ses lectures pour se mettre à écrire lui, un COLOPHON ! Un colophon c'est la note finale d'un manuscrit ou d'un livre imprimé (j'en sais quelque chose depuis mon passage à la Mazarine qui renferme tant d'incunables colophonés). Le colophon n'est donc ni un terme médical scato-scabreux ni un instrument de musique !
Alors, revenons au sujet : MOI ! Heureusement comme dans un film de Disney LGF est là ! Je propose à Marie-Do de lui écrire des textes. Désormais c'est moi qui me coltinerai le colophon !
Je m'y mets immédiatement, j'écris vite, ça me plait et en quelques dizaines de minutes l'affaire est pliée et Marie-Do est emballée. Ah ! c'que ça fait du bien ! J'aime tellement écrire à la commande, presque sous la contrainte, poser des questions pour saisir l'idée, capter ce que l'on attend de moi et puis restituer les choses le mieux possible.
Alors voilà le fruit d'une toute petite collaboration, toute riquiqui.
Chaque gravure s'inscrit dans une série. Je n'ai choisi qu'une oeuvre par série à une exception près. Je déplore la déformation des textures et couleurs, Internet a quand même quelques défauts ! Je précise aussi que la mise en forme de cet article supporte mieux la version Blogger sur ordi. Sur mon iphone c'est la cata complète. Là encore Internet...

Quatre impressions, contraste noir/blanc, textures et matières prises dans le quotidien transcendées par le papier, la presse et le désir ardent de toujours travailler la forme avec une immense rigueur, celle des lignes croisées entre-croisées, brisées.

Lino gravure et couleur.
Une plus une égale des empreintes de bois ; et puis il suffit de rajouter une troisième couleur pour que tout change. La plaque reste pourtant la même, cependant le motif devient autre : fils, écheveaux, Wax africain. Quel que soit l'encrage osons dire qu'il y a de l'Art premier dans ces compositions ultra occidentales. 
Cette série s'inscrit dans le cadre d'une recherche permanente de l'Artiste autour des matières et des couleurs. 

Carborundum 

La chaleur,
Le froid,
Et ce petit bout de bois qui me protège. 
Contrastes, contraires, 
Vertiges et horizons de lignes.
Sable collé, pressé, saigné par la main de l'artiste. 
Noir profond, gris ou rouge dilué, 
Voici le doux destin du volet volé
Par l'homme et la matière transformée.

 
          Fin le sable, doux le sable que l'artiste manipule, colle et presse. 
Une force poétique et symbolique éMERge d'un matériaux positif qui se mue par la magie de l'Art, en texture maléfique. 
Il se fait fond marin, sombre et angoissant ; ondulent d'épouvantables naïades, guettent les murènes effrayantes. 
C'est l'enfer d'un abîme rouge-diable, c'est l'enfer sous-marin.

Et puis une toute dernière peut-être un peu moins sérieuse. La base est le dessin de l'une de ces petites filles. 

          Il y a la maman, le papa et puis l'enfant. C'est une famille mais c'est surtout l'enfant qui, joyeux entraîne une farandole que l'accordéon accompagne à grands coups de soufflets. Le motif se répète tout en couleur et se calque sur celui de la musique. La pointe et le Plexiglas donnent naissance à une frise un peu volée à la fillette, petite inspiratrice de ce concept artistique et familial.

2 commentaires:

Bérangère a dit…

Merveilleux ! Les gravures comme les colophons !
J'en veux !

la grande fille a dit…

Merci !