19 juin 2006

Exquis


Merci M6 et TF1 !
À force de reportages et autres enquêtes gastronomiques, TOUT le monde ou presque doit avoir entendu parler de Pierre Hermé, le must des must question pâtisserie... du moins en ce moment (la roue tourne vite).
Excellente adresse en effet (cette fois la télé ne ment pas !) que celle de ce chef exceptionnel, doublé d'un véritable artiste (peut-on d'ailleurs dissocier les deux ?).
Avant que l'heure du macaron ait sonné (aujourd'hui top de la mignardise, demain friandise boudée... qui sait ? la mode tourne vite elle aussi !), goûtez-les ! Testez ce petit chef d'oeuvre vert, mélange de pistache et d'huile d'olive : divin.
Juste pour le plaisir des yeux, désirez-les rien que de les voir (que c'est beau ce saupoudré framboise irisé !) puis sentez-les craquoter dans votre bouche tandis que vos papilles se délectent de leurs doux parfums... "Là, tout n'est que Beauté, Luxe, Calme et Volupté". Merci Hélène et Mickaël.


site officiel

13 juin 2006

C.R.A.Z.Y !


Les films sur les ados ? On adore ! On a aimé "Virgin suicides", redemandé du "péril jeune", voici C.R.A.Z.Y, une mouture canadienne.
Pink Floyd, pantalons pattes d'éph, lunettes "aviator" RayBan, et pétards à gogo, nous voilà immergés dans les seventies... celles du moins de nos clichés immédiats.
Les années 70, au Canada ou ailleurs, sont aussi celles d'une société qui vire de bord vers un matérialisme exacerbé. Pas anodin que les Beaulieu hommes, passent leur temps à laver et relaver leur voiture déjà propre, objet sacro saint et emblème de la toute puissance masculine. Pas anodins non plus les beaux cadeaux d'anniversaires, ni l'omniprésence des pick up, objets de consommation devenus indispensables tant pour le père que la voix de Patti Cline a arrêté dans un autre temps que pour le fils qui se jette à corps perdu dans l'avenir : le rock.
Étouffée par le rêve américain, la famille Beaulieu cherche un contrepoids spirituel, la religion. C'est sur un terrain ambiguë que s'échafaude le film, dans un espace où se mêle indifféremment le matériel et le mystique.
Deux générations prennent place : parents et enfants. Entre les deux, un fossé immense, mais au fond, de l'"emmenez-moi" d'Aznavour aux transes de Bowie, le rêve est le même : fuir, se fuir soi même.
La plupart du temps, Gervais, le patriarche, demeure figé dans son costume de père fouettard. Ce n'est qu'occasionellement (lors des fêtes de famille) qu'il ose se montrer tel qu'il se rêve, fuir la réalité et endosser le temps d'une imitation le rôle de son idôle, Charles Aznavour. À sa façon, la mère a son ailleurs : Jérusalem la sainte, où elle n'ira jamais sans doute, mais à laquelle elle rêve au travers d'images pieuses et de livres. Chacun ses idôles...
Partir et changer... être différent donc ? C'est aussi ce que cherche à être Raymond, le second des Beaulieu, qui contrairement à son aîné-rangé refuse catégoriquement la rigidité du modèle familial, mais quelque part aussi sa lucidité. Afin de devenir lui même il se transforme (comble de l'ironie) en faux-Jim Morisson tout aussi drogué que l'original !
Dans ce jeu de troubles, euh... doubles, chacun garde bien serré le masque qui lui camoufle le visage ; Zachary (personnage principal et narrateur), se grime comme ses idôles rock.
Méprisé par son père, humilié par son frère rebelle, Zachary lâche prise et part chercher sa vérité. Adieu les artifices en tout genre, dans le désert on se retrouve face à soi-même sans rien ni personne si ce n'est sa propre mort. Tel Jésus en plein désert, sous l'aveuglante lumière la révélation s'opère : je serais ce que je suis.
Pressenti différent dès sa naissance (qui s'avère bien plus compliquée que celle de ses frères) et affublé de dons surnaturels, Zach commence à suivre son destin de "bienfaiteur sur Terre" que sa mère dévote lui attribue du fait de sa naissance, un 25 décembre !
Cependant si les membres de sa famille ont choisi de vivre entre rêve et réalité, Zach lui, commence à refuser les étiquettes que ses proches lui ont collé d'emblée : NON ! il ne sera pas un nouveau Christ, pas plus qu'un "p'tit gars" capable de faire la satisaction d'un père faussement macho.
Et si la vraie différence c'était ça ? De refuser de se laisser figer par le regard des autres ? Refuser d'accomplir un destin choisi par les autres ?
Zach ne devient-il pas une "fi-fille" parce que son père a peur qu'il en soit une et récuse l'homosexualité ? L'androgyne David Bowie, n'est-il pas, bien mieux que le Christ l'ater ego de Zach ? ... mais au fond, Zach est-il réellement gay ? Masque-t-il son homosexualité parce qu'elle ne peut exister aux yeux de son père ?
Le film a une portée existentialiste et semble affirmer que l'autre ne peut aucunement conditionner ce que nous sommes. Nous sommes le seul maître à bord et Dieu (si tant est qu'il existe) est bien loin d'avoir la main mise sur nous. Pour se connaître, chacun doit donc aller au bout de soi-même chercher sa propre vérité ; et libérer son moi ne signifie pas rompre avec les siens : la famille constitue une sorte de sous bassement existentiel, la racine.
Le film se referme sereinement ; malgré la mort-suicide d'un frère, chacun trouve sa place et accepte celle de l'autre.
Une grande et belle fresque sur la famille Beaulieu, une famille type au fond... magnifiquement servie par les acteurs, au premier chef Marc-André Grondin (Zachary). L'accent et les vocables québécois n'enlèvent rien au spectacle au contraire ! Toutes ces expressions désuètes qu'emploient encore les Québécois ont une portée comique immense et servent tout particulièrement le rôle du père, superbe et magnifiquement interprété par Michel Cote. À la fois frustre et grandiose, véritable looser et père aimant, il incarne aussi la difficulté d'être parents. Si les parents Beaulieu veulent être bons... reste à définir ce que signifie "bon" et en fonction de qui et de quoi. Conclusion : 5 garçons carrément CRAZY ! À moins que ce soit leurs prénoms qui les aient prédestinés à être FOUS ! Christian-Raymond-Antoine-Zachary-Yvan.


site officiel

12 juin 2006

Allez ! Roule ma poule !


Quoi de plus anormal que de chausser des roller ?
Je commence sérieusement à me poser la question ! Voilà 2 semaines que Julien et moi débutons sur patins à roulettes (4 roues non alignées s'il vous plaît ! faut cultiver la différence et le côté eighties !) et parfois je me demande encore comment j'ai pu avoir l'idée de me lancer dans une opération pareille. L'investissement rend cependant opinâtre ! Quoique l'on ne puisse pas encore témoigner de vraies "sensations de glisse", nous continuons sagement à nous entraîner sur divers trottoirs de Paris (la honte... les vrais néophites !), faisant fi du regard dédaigneux des patineurs avertis : "c'est quoi ces deux grands débiles en patins de gamins ?"
We will survive ! Par chance, nous ne faisons pas honte à Matthieu qui a bien voulu nous accompagner et nous coacher ce week end. Depuis nous sommes des winner !

09 juin 2006

VACANCES !

Déjà les vacances ! Vite ! Une valise, un maillot de bain et... une paire de lunettes... ça c'est fait ! Me voilà "Labandisée"... Ben oui comme les dessins de Jordi Labanda !
D'ici à la prochaine photo je vais essayer d'améliorer mes poses de Cosette et travailler le sourire Pin Up !

En réalité les premiers jours de vacances sont un moment particulier, rempli de vide et déjà de nostalgie (comme dit Orlannndo : "c'est une sorte de vide soudain qui vient combler un grand néant" assez juste en ce qui concerne Max P). C'est en tout cas à ce moment que l'on réalise qu'on a passé de bons moments en classe comme en salle des profs.
Quel étonnant métier ou chaque mois de juin on doit plier bagages, vider son casier et sa tête pour repartir sur une page blanche en septembre suivant... dans un autre lieu, avec d'autres visages à apprivoiser... éternel recommencement.
Fini donc les parties de rigolades en salle des profs ou dans de fausses Aston Martin ! Cependant changer de lycée chaque année à du bon (tirons le positif de toute situation) puisque cela me donne l'occasion de belles rencontres, comme celle d'Orlannnnnndo (brushing parfait) ! La rencontre de deux grands esprits ça se fête en mangeant des pains au choc' non ?

07 juin 2006

Le "wit" ou la grande fille


Du latin Pitrum, i : le pitre

05 juin 2006

Madame Bovary (extrait)


Voici un extrait de Madame Bovary que j'aime beaucoup de par sa portée comique et cynique à la fois. Il préfigure la première situation d'adultère du roman.
Alors que pour Emma Rodolphe s'apparente à un double parfait, le monologue intérieur du futur amant en dit long sur l'issue de leur rencontre. Flaubert s'amuse en modelant l'amant idéalisé en mâle rustique, mal dégrossi doublé d'un véritable salaud. Pour beaucoup Madame Bovary demeure la banale histoire d'une provinciale esseulée livrée à l'ennui et aveuglée par les lumières du beau monde ; Madame Bovary est aussi un roman qui éclaire une femme victime de ses propres confusions et erreurs de jugement. Dès le départ Emma se méprend : elle se trompe sur Charles, mari pataud et médiocre médecin, elle projette des propres illusions sur sa fille, Berthe... petite souillon élevée à la ferme. De même, Emma multiplie les erreurs à l'égard de ses amants, mirages de l'Amour qui la confrontent immuablement à l'erreur.
Dans cette société de faux semblants auquel appartient assez naturellement Rodolphe Boulanger, Emma tente de vivre une vie fatalement façonnée par ses lectures de jeunesse, riches d'improbables mythes féminins dans un XIXème siècle délibérément misogyne. La rencontre avec cet absolu rêvé est réellement impossible... Flaubert le sait et annonce la couleur au travers de Rodolphe, Dom Juan de pacotille dans ses bottes crottées ! Les espoirs d'Emma sont immenses... la chute sera vertigineuse, à la mesure de sa passion pour ce séducteur, prédateur au sang froid.

Il fut bientôt de l'autre côté de la rivière (c'était son chemin pour s'en retourner à la Huchette) ; et Emma l'aperçut dans la prairie, qui marchait sous les peupliers, se ralentissant de temps à autre, comme quelqu'un qui réfléchit.
— Elle est fort gentille ! se disait-il ; elle est fort gentille, cette femme du médecin ! De belles dents, les yeux noirs, le pied coquet, et de la tournure comme une Parisienne. D'où diable sort-elle ? Où donc l'a-t-il trouvée, ce gros garçon-là ?
M. Rodolphe Boulanger avait trente-quatre ans ; il était de tempérament brutal et d'intelligence perspicace, ayant d'ailleurs beaucoup fréquenté les femmes, et s'y connaissant bien. Celle-là lui avait paru jolie ; il y rêvait donc, et à son mari.
— Je le crois très bête. Elle en est fatiguée sans doute. Il porte des ongles sales et une barbe de trois jours. Tandis qu'il trottine à ses malades, elle reste à ravauder des chaussettes. Et on s'ennuie ! on voudrait habiter la ville, danser la polka tous les soirs ! Pauvre petite femme ! Ça bâille après l'amour, comme une carpe après l'eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j'en suis sûr ! ce serait tendre ! charmant !... Oui, mais comment s'en débarrasser ensuite ?
Alors les encombrements du plaisir, entrevus en perspective, le firent, par contraste, songer à sa maîtresse. C'était une comédienne de Rouen, qu'il entretenait ; et, quand il se fut arrêté sur cette image, dont il avait, en souvenir même, des rassasiements :
— Ah ! madame Bovary, pensa-t-il, est bien plus jolie qu'elle, plus fraîche surtout. Virginie, décidément, commence à devenir trop grosse. Elle est si fastidieuse avec ses joies. Et, d'ailleurs, quelle manie de salicoques !
La campagne était déserte, et Rodolphe n'entendait autour de lui que le battement régulier des herbes qui fouettaient sa chaussure, avec le cri des grillons tapis au loin sous les avoines ; il revoyait Emma dans la salle, habillée comme il l'avait vue, et il la déshabillait.
— Oh ! je l'aurai ! s'écria-t-il en écrasant, d'un coup de bâton, une motte de terre devant lui.
Et aussitôt il examina la partie politique de l'entreprise. Il se demandait :
— Où se rencontrer ? par quel moyen ? On aura continuellement le marmot sur les épaules, et la bonne, les voisins, le mari, toute sorte de tracasseries considérables. Ah bah ! dit-il, on y perd trop de temps !
Puis il recommença :
— C'est qu'elle a des yeux qui vous entrent au coeur comme des vrilles. Et ce teint pâle !... Moi, qui adore les femmes pâles !
Au haut de la côte d'Argueil, sa résolution était prise.
— Il n'y a plus qu'à chercher les occasions. Eh bien, j'y passerai quelquefois, je leur enverrai du gibier, de la volaille ; je me ferai saigner, s'il le faut ; nous deviendrons amis, je les inviterai chez moi... Ah ! parbleu ! ajouta-t-il, voilà les Comices bientôt ; elle y sera, je la verrai. Nous commencerons, et hardiment, car c'est le plus sûr.

04 juin 2006

i robot


Hier : visite à la gallerie qui expose le nouveau concept de l'argentin Leandro Serra, sous les arcades Daumesnil. L'idée du créateur Argentin est la suivante : proposer à des personnalités du cinéma de réaliser leur propre autoportrait à l'aide du programme le plus performant capable d'éditer des portraits robot. Le postulat de Serra est le suivant : personne ne se voit réellement tel qu'il est... pas même l'acteur qui semble cependant largement rassasié de sa propre image.
Résultats fascinants : personne ne se voit tel qu'il est c'est bien vrai ! Pourtant à y regarder de plus près chacun des artistes confronté à lui même retrouve les formes, les rides... mais pas l'expression générale.
L'autoportrait de Matthieu Amalric est surprenant de non ressemblance, quoique dans le détail le choix des sourcils, du nez ou de la bouche soit pourtant assez juste...
C'est donc là que réside le plus fascinant : nous sommes l'image de ce que nous voulons bien être ! Beau ou laid ? that is the question et les voilà les beaux complexes qui reparaîssent ! Untel voit bien la forme de son nez... mais le voit deux fois plus large, tel autre se voit avec des traits plus réguliers... C'est donc qu'en matière d'autoportait l'objectivité n'existe plus ! Après avoir passé plusieurs minutes à détailler le travail d'Ariane Ascaride ou de Matthieu Amalric... me voilà persuadée que Moi je serais capable de me dessiner en portrait robot. Julien colère, s'énerve et affirme que je suis bien trop sûre de moi... qu'il est impossible de se voir soit même... Ce matin donc, il fouille sur internet et trouve un logiciel minable capable de faire de sommaires portraits de police. En regrettant de n'avoir pu affiner mes choix (la base de formes étant sincèrement très maigre) je vous livre mon autoportrait. Je le trouve très ressemblant. Julien est littéralement scotché... dites-moi vos impressions !

NB : Inutile de me barrer en courant après le casse du siècle... mon portrait robot me trahirait !