05 juin 2008

Révolution

Ce que le Littré nous dit :

La révolution est le "retour d'un astre au point d'où il était parti",
"l'
état d'une chose qui s'enroule".

De l'astre au serpent tout n'est donc que révol
ution ! Amusant de voir comment dans l'imaginaire collectif la révolution est porteuse de changements (1789 ou 1968) alors que stricto sensu la révolution est la stagnation par essence !
A l'heure des comptes, celle où il faut raccrocher les gants le temps d'un été, je fais donc mon sempiternel (et à jamais éternel) constat du temps qui passe... Un an encore. Je me souviens l'an passé vous avoir déjà servi en pâture mes états d'âme de fin d'année. Impudiquement je vous les ressers à peine réchauffés, mais mûris d'une année de plus.
Diantre que la clepsydre se vide vite !
Que n'ai-je vu passer cette année !


Encore des élèves qui passent... et moi qui reste, fichée et figée dans le sol, tournant cycliquement sur mon axe, pauvre toupie révolutionnaire !

C'est le jour où la salle se vide comme les autres fois, sauf que c'est la dernière.
Ce dernier jour on ne le redoute même pas, pourtant la salle est déjà déserte et nous voilà seuls, aussi seuls qu'inutiles, déjà oubliés de tous !
A que c'est obsédant ! Obsédant et frustant de n'être que des passeurs !
Allez aux suivants !
Ceux là, c'est fait ! On les a instruits ! Bien gavés qu'ils sont !

Et on y met nos tripes quoiqu'en dise les mal-pensants !
On se donne à nos élèves, à fond perdu !
On y laisse de belles plumes sans jamais rien recevoir... ou plutôt si. Cette année pour la 1ère fois quelques élèves m'ont offert d'aimables mots pour accompagner leur départ. Précieux cadeau.

Les yeux rêveurs je sors du vague. L'heure tourne. Je rassemble mes affaires, glisse la clé dans la serrure et referme la porte sur mes talons.
Une année de plus... une autre révérence ! Pour la 1ère fois le parallèle devient évident. Plus que jamais je réalise le lien de parenté entre le comédien et le professeur, le public toujours nouveau, jamais acquis, le rideau qui se ferme, la répétition, le texte, réglé à la minute... les applaudissements... parfois...
Pour la 1ère fois parmi ces dernières fois la mélancolie me quitte et mes atermoiements égo centrés avec. Ce n'est pas vraiment une découverte, mais je crois que je fais un beau métier !



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wouaw, j'ai envie de pleuré...(trop émotionnelle que je suis!) Bref, le métier que vous exercer est peut-être un beau métier mais ce qui est sur c'est que c'est un métier qui demande beaucoup de courage et de patience, et pour cela je vous admire! Et dire que c'est le métier que je voulais exercer (enfin, professeur de maths, mais vu que j'ai envie de donner des coups à mes petits frères lorsqu'ils ne comprennent pas leur maths, je vais éviter!)... En attendant me reste plus que 4h d'histoire géographie. Allez je vais aller dormir, histoire de me lever assez tôt demain. A bientôt... j'espère!