14 octobre 2010

Attention ! Chef d'oeuvre !

J'avais déjà parlé sur mon blog de Istvan Szabo, réalisateur hongrois qui justifie avec quelques rares autres (voilà ! je suis devenue psychorigide et obtuse... finalement ça ne m'a pas pris tant de temps que ça...) le bien fondé d'un film, et du cinéma au sens large.
J'avais été marquée au fer rouge par le Colonnel Redl vu en 2005 et largement séduite par Klaus Maria Brandauer ... mais ça, ça remonte à mes 14 ans ! Je vous la fais, allez :
Madame Zito (prof. d'histoire bien aimée), passait dans sa classe quelques extraits du célèbre film La Révolution de Robert Enrico. Le visionnage, fort long et réalisé dans de piètres conditions, était surtout pour Anna-Maria et moi le moment où nous repérions, je cite : "des blocs" dans le casting ! L'apprentissage effectif de la chronologie de la période révolutionnaire arrivait bien après !
Malgré la foule d'acteurs, y'avait franchement pas grand chose à se mettre sous la dent (Diable ! pourquoi n'avaient-ils pas appelé Brad Pitt ou Johnny Depp ?). Bref, nous avions tout de même dégotté Saint Just (incarné par Christopher Thompson, parfait inconnu à l'époque) et Danton (Klaus-Maria Brandauer) et avons jeté notre dévolu sur eux !

Le film en quelques phrases

Méphisto évoque le destin (?) d'un comédien avant-gardiste sous le IIIème Reich. Artiste, Hendrik se veut apolitique... mais l'histoire le rattrape : en 1933 chaque Allemand doit choisir son camp. Hendrik a confiance en son talent et veut la gloire.
Doit-il la refuser parce qu'elle porte les couleurs du nazisme ?
Au fond, Henrik n'est-il pas l'expression d'un Art qui doit vivre malgré les circonstances ? Est-il seulement question de sa propre ambition ?
L'Art est neutre, et l'Art doit être, donc Hendrik sera nazi au nom de l'Art.

Belle réflexion sur l'engagement, l'obéissance, l'Art et la passion... dans un contexte propice à déclencher l'émotion donc aussi la bêtise. Ici Szabo n'a pas peur de réfléchir et pose de vraies questions existentielles. Beaucoup d'artistes ont été stigmatisés voire traités de "collabos" après guerre pour avoir continué leur pratique en dépit des circonstances extra-ordinaires. Ne pas s'engager était considéré comme un péché véniel, comme une entrave à l'acte même de créer, comme l'impossibilité de prétendre au titre d'artiste. Pas de réponse ici, mais le film a l'immense mérite d'oser poser la question... Après à nous de chasser le diable !
Klaus-Maria Brandauer incarne Hendrik Hoefgen,
comédien génial et aussi tourmenté qu'un protrait d'Egon Schiele...
Mephisto a été couronné meilleur film étranger pour l'année 1982 aux Oscars.

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