16 décembre 2006

On croise les doigts pour Coppélia

Depuis que je l'ai vu inscrit au programme 2006-2007 de l'Opéra Bastille, je meurs d'envie d'aller le voir le ballet Coppélia. Seulement...
il faut :
1- Digérer le prix du billet : c'est fait...
2- Convaincre Julien d'y aller : c'est fait...
3- Savoir si ce dernier est libre en soirée un de ces jours prochains : pas gagné !

Affaire à suivre...

ah ! Que dire de Coppélia ? Ballet classique que nous aurons toujours plaisir à revoir ! Jolie mise en scène pour des étoiles de plumes, mignonnes à souhait, jolis décors qui s'appuient sur des rideaux tout en transparence ou des effets lumineux des plus sophistiqués. Autant dire une chorégraphie qui conjugue tradition et modernité et fait le lien entre le XIXème siècle de Coppélius et notre époque présente. Un savant mélange qui évite de faire chuter le ballet dans le "cul-cul" tant redouté par ceux qui détestent les ballets classiques !

11 décembre 2006

Touchée... par Connie et l'homme des bois


Mille mercis à Matthieu qui m'a conseillé ce film, dont je ne me remets toujours pas...

Quel plaisir de voir un film aussi beau. Pour lui laisser toute ça beauté, je le laisse sans critique de peur de l'écorner, mais le recommande à tous ceux qui aiment les films vrais, sensibles et subtils.
Bravo à Pascale Ferran pour cette prodigieuse adaptation de "Lady Chatterley".

18 novembre 2006

Quelle langue fait-il chez vous ?


A voir ABSOLUMENT !

Un film triste et touchant sur le choc des civilisations... dans un monde pourtant largement en prise à la mondialisation. Un tournage sur 3 continents, au moins autant de langues... et pourtant des gens qui communiquent si peu entre eux. Des destins croisés donc, comme dans "21 grammes" pour dire comment chacune des civilisations (et surtout l'américaine) se replient sur elles-mêmes, dès lors qu'elles entre en contact avec d'autres. Un travail engagé sur le monde dans lequel nous vivons, tout en finesse et émotion.
LE film exceptionnel de la saison...

13 novembre 2006

Youpi un nouveau Resnais !

Vivement le 22 novembre, date de sortie du nouveau Resnais. Il s'agit d'une adaptation pour le cinéma d'une pièce d'Alan Ayckbourn, auteur déjà repris par Resnais avec "Smoking"/"No Smoking". Alain Resnais est un réalisateur des plus audacieux et novateur de notre cinéma français bien aimé. Dans "mon oncle d'Amérique", Resnais était le premier à mélanger fiction et analyse de la fiction, dans "I want go home" il est encore pionnier lorsqu'il introduit la BD à l'écran, dans "Smoking/No Smoking" il crée un film avec deux fins possibles, enfin avec "on connaît la chanson" c'est aussi Resnais qui, encore en précurseur introduit la chanson dans le film... procédé largement copié depuis. J'espère bien me régaler devant "Coeurs"... dans lequel Resnais réembauche ses acteurs fétiches : Arditi et Azéma (superbe duo), mais aussi Wilson et Dussolier... Pourvu que ce soit chouette !

03 novembre 2006

" Si par hasART... "

Une gravure de plus à ma modeste collection... Son titre est "legend", l'artiste est une lituanienne bientôt sexagénère nommée Nijole Saltenyte.
Le thème est assez symboliste, voire même carrément fantastique ; cela me fait penser aux contes de Maupassant... aux eaux troubles au sein desquelles se cachent toutes sortent de créatures effrayantes et moribondes ! Ce qui est formidable, c'est l'imaginaire que peut susciter toute création picturale : on se plonge dedans... et on part ailleurs... par jeu de correspondances.

02 novembre 2006

Chez Peterhof

Amateurs de poupées gigognes et autres oeufs peints à la mode russe, voici une boutique pour vous ! Après être passée un milliard de fois devant la vitrine de la boutique du Marais... voilà qu'en cet automne 2006, je décide enfin de franchir le pas de la porte.
Ceux qui connaissent l'ambiance "galerie parisienne" comprendront cette rétiscence à rentrer dans une galerie. C'est vrai qu'il faut aimer se faire juger d'un coup d'oeil (souvent méprisant) par le galeriste juché derrière son comptoir, en bon maître des lieux et qui a l'air de penser " c'est pas ceux là qui vont me prendre une oeuvre"...
Cette fois donc, je passe le seuil, franchement décidée à assumer ma passion pour les matriochkas... au delà du fait que je n'ai pas les moyens de m'en offrir une ! Et comme souvent la grande fille tombe des nues : mais si ! elle peut s'en acheter une ! Difficile de choisir... elles sont tellement craquantes, ces poupées russes, avec leurs petites joues rosies par le froid et leurs bouches en coeur ! Celles-ci ont du me faire un clin d'oeil... puisque je les ai adoptées !

27 octobre 2006

Décevant

Une lecture du journal de Jules Renard par Fanny Ardant et Jean-Louis Trintignant ça promet de payer !
À vrai dire, je ne connais pas grand chose de Jules Renard... je dois avouer que "Poil de carotte" constitue à peu près ma seule lecture du dit auteur... Et bien raison de plus pour le découvrir incarné par deux "monstres" du cinéma français. Les voilà qui arrivent sur scène, accompagnés d'un troisième lardon (inconnu aux bataillons) et qui prennent place à leurs pupitres respectifs. Mince ! ça sent le "figé" à plein nez... on risque de s'ennuyer ferme ! Peu ou prou, on s'installe dans la lecture qui, ( notre intuition première a été bonne) promet d'être longue et... longue ! Les maximes et autres bons mots de Jules Renard sont de qualité inégale : parfois son cynisme fait sourire, parfois c'est tout simpalment pas drôle du tout. Heureusement la scène dure une heure tout juste (ouf ! on commençait discrètement à chercher une montre). Trintignant sur le retour qui bafouille et bute sur ses notes, et Fanny Ardant à lunettes qui lit son texte, ça va un temps !
Bien décevant donc, de voir nos deux célèbres acteurs lire leurs papiers, sans nous faire une vraie démonstration de leur talent. La tête d'affiche laissait espérer mieux... en tout cas une plus grande implication personnelle des acteurs. Il nous reste au final le souvenir d'un spectacle insipide que n'importe quelle voix aurait pu satisfaire.

22 octobre 2006

Le point sur les lieux hautement touristiques

Dès l'introduction, nous voilà enbarqués à l'arrière de la voiture... ce tour du monde promet d'être riche en émotions ! D'étapes en étapes on se laisse aper par le style décontracté et ironique de Sylvie Brunel, qui nous balade avec sa petite famille de la Nouvelle Zélande au Brésil... avec bien des escales. Les premiers chapitres sont particulièrement réussis... on aime moins la fin qui prend des accents revenchards (le Français en a marre de passer pour un paria aux yeux du monde, le Français en a marre des cons de Ricains...). Le ton se dégrade... on passe vite au constat d'une géographe blasée... qui se redit un peu de page en page.
Toutefois l'impression générale est favorable. Notamment parce que la géographe a beaucoup de recul et sait amener beaucoup de comique dans sa narration... et puis on ne peut pas nier que ces chroniques sont une agréable découverte des lieux hautement touristiques de la planète, tous soigneusement "fabriqués" et conformes aux attentes de ceux qui viennent les découvrir. Le constat est sévère mais aussi très lucide : dans nos sociétés le tourisme devient un produit de consommation comme un autre, et justifie de fait une réelle mise en scène des lieux... puisqu'il faut que le "Mimile en caquette" en ait pour son pesant d'or !

21 octobre 2006

Pour ou contre la coupe Jean Louis David ?

Voilà un an que j'essaie de faire comprendre à mes divers coiffeurs (entre Toulon et Paris !) que je voulais CETTE coupe... Pourtant j'avais une photo de taille raisonnable... pas un timbre poste sur lequel le coiffeur doit en fait deviner la coupe de vos rêves (dans ce cas, il faut d'ailleurs dire que la séance coiffeur-tant-attendue tourne au fiasco total) !
Pourtant les 3 coiffeuses auxquelles j'ai eu le plaisir de laisser ma tête, n'ont jamais osé tailler un bout de frange dans mon épaisse tignasse! Bon Dieu de bon Dieu, c'est pas sorcier une frange !
Me voilà donc de retour chez mon Jean Louis David parisien... Opiniâtre quoiqu'un tant soit peu blasée, je tends une fois de plus à Stéphanie mon bout de magazine, désormais tout mou et chifonné de pliures... et là, miracle, elle s'exécute... et exécute la dite coupe... Halléluia !Comme quoi mieux vaut tard que jamais... après 12 mois d'attente, il faut cependant que je réalise alors avoir lorgné les affiches qui couvrent les murs du salon, que ma coupe est carrément old fashion... sortie définitivement du catalogue automne-hiver 2006-2007, l'angoisse ! J'essaie de me consoler en repensant au "diable d'habille en Prada"... bon sang, elle est pourtant coiffée comme ça la nana !

10 octobre 2006

Mondialisation des photos


Un album photo mondial ? Chouette ! De quoi partager de bons souvenirs avec des amis inconnus et virtuels du monde entier... il y a un instant je revisitais un bout de Croatie... un site pour tous ceux qui adorent cliquer dans tous les sens !
Ruez-vous donc sur flickr.com !

09 octobre 2006

La grande fille et de tout petits arbres


Visite au parc floral, maintes fois loué par la famille Brial... au final, on est un peu déçus... on s'attendait à être subjugué par les beautés de la nature... mais octobre n'est sans doute pas la meilleure saison pour apprécier les lieux.
Le pavillon des bonzaïs obtient mes meilleurs compliments... un vrai travail d'artiste ! De superbes pièces notamment de petits arbres qui datent de la fin du XVIIIème siècle... totalement déconcertant ! De quoi devenir fous de bonzaÏ...

11 septembre 2006

David Hockney et moi

Il est de la plus haute importance d'avoir des modèles dans la vie. Cela nous rassure de toute évidence, de suivre une "bonne voie". Il en va de l'Art comme de la vie... et parfois il est plaisant d'avoir le sentiment que nous ne sommes pas totalement déniés de goût ou d'idées.
Toujours plaisant de constater que ce que l'on a toujours trouvé beau, est le dernier must have de cet hiver, que votre voisin entreprend de redécorer son chez soi comme le votre...
Bref, bien agréable donc de penser qu'on a le monopole du bon goût. Rajoutez à ça une touche de vanité... et vous êtes sur mon blog... où présentement, j'essaie (d'une façon très confuse) de vous dire, que je trouve que ma photographie ressemble à du David Hockney ! Bon, et puis si c'est pas vrai, et bien ça m'aura quand même fait plaisir une seconde de penser que j'ai une âme d'artiste !

Photo 1 : E. Reineri : 17 boulevard R, photographie sans retouche numérique
Peinture 2 : D. Hockney: A bigger splash

09 septembre 2006

L'arroseur arrosé

Pour m'avoir un peu, beaucoup fréquenté, vous savez qu'une de mes occupations favorites est d'observer les gens, en tout lieu et à toute occasion afin de leur trouver un sosie ou un sobriquet à leur image...
Au départ j'ai surnommé les copains de lycée, les profs, puis la sphère s'est progressivement élargie à n'importe qui, souvent à des inconnus à peine croisés.
Ma fâcheuse tendance est devenue, je crois, une vraie manie... vous le savez, puisque vous partagez ce jeu avec moi.
Mais la moquerie n'est qu'un enfantillage, une forme d'humour inhérente à l'Homme ! Aussi, il serait naïf de penser que l'arroseur, n'est jamais l'arrosé...
Ainsi donc et sans complexe je m'en retourne à ces facécies tandis que d'autres, hypocrites diront que ceci est un odieux forfait !

Enfantillage

Paul-Émile à Carqueiranne par Julien, le 31 juillet 2006

Écouter

Ah ! la p'tite Charlotte, comme disait son père ! La voilà libérée de lui (en fait pas tant que ça musicalement parlant), du moins libérée du registre incesteux-provocateur ! Battage médiatique, autour d'un disque qui était sans doute celui qu'on attendait le plus à cette rentrée...
Charlotte par ci, Charlotte par là... Qu'est-ce qu'ils nous fatiguent ces journalistes ! et tous ces gens qui m'ont déjà accusé d'être "bobo" parce j'ai acheté le CD de la miss Gainsbourg !
Oubliez les "on dit" et les "il paraît"... et écoutez. C'est beau.
Biensûr y a du Gainsbourg, biensûr y a du Birkin... mais enfin ! N'est-ce pas juste normal ?

08 septembre 2006

Queen of the world !

Après 7 jours de siège interrompu dans le bureau de l'adjoint du lycée... Halleluia ! j'ai enfin ma semaine de 4 jours, mon samedi et mon lundi. YESSSSSSSSS ! Inespéré ! Que j'aime ce lycée et ce métier qui me permet d'avoir une double vie... quelques heures à tenir boutique et puis, à moi Paris ! les sorties et les folizzz ! Hi hi hi !
Courage Arnaud, toi aussi tu vas y arriver !

26 août 2006

Polaroid

Que c'est loin la Croatie...


À l'heure de la rentrée, me reviennent des images d'un pays débordant de charme : la Croatie, "ma" Croatie, celle que je me suis fabriquée, celle de mes émotions.
En Croatie, j'ai trouvé des villes extraordinaires, gorgées de foule dès que le soleil tombe : Sibenik, Split l'Antique ou Dubronik la riche. J'ai trouvé une terre lumineuse et sauvage quoique les civilisations aient pourtant laissé leurs marques dans l'espace. Une eau, belle, transparente en tout lieu, d'un bleu fou qui donne aux paysages toute leur beauté, leur spécificité. Une mer qui ouvre le champ vers un lointain, mais qui ne fait pas peur ; les îles sont là, multiples... partout, toujours bordant l'horizon.
Pour comprendre comment se façonne le destin d'un pays, il faut le regarder. Là, dans ce contexte géographique maritime, suffit de fermer les yeux pour revoir se dérouler l'Histoire... et comprendre qu'ici la terre a déterminé les évènements : dès le début de notre ère, la Dalmatie allait fatalement devenir un espace "colonisé", urbanisé, commercial et par là même lieu d'échanges, de richesse.
Et puis on se retourne, laissant la mer derrière soit : l'arrière pays. Villages sinistrés, maisons criblées de balles, façades marquées d'injures... Cette Histoire là ne se déduit pas de l'observation des paysages, cette Histoire là n'a rien de réfléchi... mais c'est aussi la Croatie.
Terre de contrastes donc, mais aussi espace de transition entre deux ambiances, l'une méditerranéenne, l'autre slave, la Croatie retrouve aujourd'hui toute son identité... longtemps gommée... Mais la Yougoslavie c'est déjà de l'Histoire ancienne !

25 août 2006

Der Blaue Reiter / Le Cavalier Bleu

Cet été j'ai fait ma cure de St Tropez ! Malgré les embouteillages et les promesses que l'on se fait de ne jamais plus y revenir l'été... et ben on y retourne quand même ! Mystérieuse attraction que celle de ce pôle djetsètien (voilà que j'écris comme Queneau)... En réalité ces allées et venues m'ont permis de constater que se tenait au musée de l'Annonciade, une expo temporaire sur "Le Cavalier Bleu"... mouvement pictural allemand du début du XXème, crée par Wassili Kandinski et Franz Marc, lui-même à l'origine de l'Expressionnisme.
"Il faut que je revienne voir ça avec Juju".
Expo modeste, peu d'oeuvres, mais suffisament pour susciter notre curiosité à tous les deux. Les dessins et gravures de Kandinski (celle jointe est exposée ; il s'agit de la couverture de l'"Almanach du Cavalier Bleu", manifeste du groupe) allient abstraction et réalisme... les couleurs sont brutes, très contrastées... avant goût d'un Expressionnisme qui ne va pas tarder à venir.
C'est surtout Franz Marc a attiré ma curiosité. On connait surtout "sa" peinture du petit cheval bleu (quel est son titre ?), pour l'avoir vu dans des manuels de littérature (non ? moi si !), mais l'expo présentait surtout de très belles gravures. Bref, me voilà donc sur le net, à la recherche d'infos sur Franz Marc. Et là, colère ! Rien ! absolument rien ou presque en français, même pas un bouquin en vente sur Amazon, boutique tant aimée ! À l'heure de l'Union Européenne n'est-il pas énervant de constater que la culture artistique française est franchement franco centrée ? Alors sur Cézanne, Gauguin et autres artistes bien français, ça, pas de problème, rayons farcis ! Grâce à l'expo "Vienne 1900" les librairies connaissent enfin Schiele et Klimt (pauvres Kokoschka et Moser... vous êtes passés à la trappe !), côté peinture anglaise, je n'en parle pas et vous savez à présent qu'il n'y a rien à faire côté allemand non plus ! Ras le bol du chauvinisme ! En réfléchissant... Picasso est le seul que nous ayons autorisé à passer la frontière... pour un peu on croirait qu'il est français !

Selon Matthieu


Carqueiranne, le 24 août 2006.

24 août 2006

J -5

Et voilà Murat qui revient à la charge ! Sans doute la personnalité musicale la plus productrice de France, avec quasiment 1 album par an ! N'empêche qu'on attend toujours avec impatience les chouettes albums de ce super hurluberlu !

Vous aurez remarqué que cette fois-ci Jean-Louiiiiiiiis a eu le bon goût de choisir une illustration totalement assortie à mon blog... Les grands Esprits se rencontrent !

23 août 2006

Chacun cherche son sosie


Après avoir passé un bout de soirée* à rigoler devant des sites de sosies "à louer" (moins d'ailleurs parce que ce type d'animation est kitchissime que parce dans une très grande proportion, les dits sosies ne ressemblent pas du tout à leurs idoles), j'en déduis que chacun s'auto proclame un peu sosie de n'importe qui. Sur ce, pas question de se laisser abattre, moi aussi je suis cap' de m'inventer un sosie ! Encouragée par Zohra qui assure que ma photo fait "très Dalida", je pose une candidature via ce blog ! Comme il n'est jamais aussi drôle que de se moquer de soi même... voici Mesdames et Messieurs, sous vos applaudissements : Dali-emma !

* avec un acolyte de choix, puisqu'au moins aussi critique que moi, j'ai nommé : ma soeur.

Le monde selon Gondry


Pour tous les rêveurs, les ados éternels (moi entre autres), voici votre film... celui qui en prime permet de prolonger le bienfait des vacances ! Pas un chef d'oeuvre, mais un film tout en douceur pour parler de l'Amour et des Rêves. Un marivaudage à la Michel Gondry, qui met en avant les charmants enfantillages de Stéphane (le beau Gael Garcia Bernal, révélé par Almodovar) et Stéphanie (Charlotte Gainsbourg, de plus en plus touchante). Entre rêve et réalité, entre espagnol, anglais et français, un joli film sur la confusion des sentiments et la difficulté de grandir ; j'ai nommé : "la science des rêves".
NB : à ces deux brillants acteurs... j'oubliais de rajouter le meilleur : Alain Chabat, queutard ringue et frustré, reconverti en mentor de fortune auprès du héros principal... tout un programme !

Royal Tenenbaum


Film vu, vu et revu ! Pourtant à vous, ça ne vous dit rien ? Évidemment ! Wes Anderson est un réalisateur américain atypique... donc peu (pas) connu. Pourtant, "La famille Tenenbaum", comme "la vie aquatique" (dernier film sorti en France) mérite plus d'une attention !
La Famille Tenenbaum est composée de trois enfants prodiges, véritables génies en herbe. Rien d'étonnant puisque leur mère semble déjà avoir une nature et un sens extraordinaire. Une tâche au tableau : le Père, brillantissime Gene Hackman en patriarche au prénom qui pourtant annonçait le meilleur : Royal. Mais "crack" ! Tout se déglingue, Royal divorce d'Etheline qu'il laisse seule avec ses enfants. La roue tourne, ou plutôt s'arrête. Margot et Ritchie sombrent dans la dépression, Chas, dans l'angoisse. C'est alors que le cynique et grossier Royal réapparaît comme si de rien n'était, invoquant une mort iminente et donc le besoin de s'installer en la demeure familiale des Tenenbaum. Commence alors une vaste remise en question de l'ensemble des membres de la famille. Ce retour inopiné semble à nouveau tout bousculer. Le père indigne retrouve une place, parmi ces individus excentriques et grégaires, qui ne semblent pouvoir fonctionner sans ce chef d'orchestre à coucher dehors !

22 août 2006

"Ramatuelle" par Julien

Sur la route...


D'Hyères à Saint Tropez (la digue, la digue... euh... je m'égare !), on en croise de drôles de voitures !

La Fiat 500 customisée... ça en jette hein ?


















12 août 2006

Massis (le Mont Ararat)


Ah ! Guédiguian ! Pour nous Méditerranéens, impossible ou presque de râter un film de notre chouchou Marseillais. À titre personnel, j’ai vu l’ensemble de ses films, si, si, sans jamais renier le travail de ce cinéaste honnête et intelligent. J’ai aimé (euphémisme) ses films, moins aimé, mais je n’ai jamais pu constater que Guédigu’ ait un jour pris la caméra pour faire n’importe quoi. Il faut bien le dire, son mérite est de toujours mener un combat en racontant des histoires (ça à l’air un peu bête mais en réalité, peu de films racontent vraiment des histoires qui ont une unité)… bref, parfois il le fait brillamment, parfois la mayonnaise prend moins… mais ça on lui pardonne !
Avec ce « voyage en Arménie »… je craignais un peu (beaucoup) que « ça » tourne au mélo (il y a des histoires auxquelles on tient trop pour les raconter avec élégance…). Erreur ! Ici, Guédiguian nous offre un film tout en dentelle, un tableau touchant mais nu et cru d’une Arménie qui n’est pas celle, sublime et idéalisée que l’on aurait pu loger dans des souvenirs familialement transmis. C’est bien sûr là que ça commence à devenir intéressant : ouf ! on aura pas LA carte postale, LE film consensuel et cul-cul… qu’un cinéaste inutile aurait pu nous donner (vous connaissez « les choristes » ?).
Anna, médecin part retrouver son père en Arménie pour lui annoncer (ce qu’il sait déjà) qu’il est gravement malade. Le départ se fait à contrecoeur. La rencontre avec l’Arménie promet d’être un choc… elle l’est. Loin des paradisiaques et nostalgiques paysages du Mont Ararat, Yerevan se dessine comme une ville en explosion, qui entend bien rattraper un retard accumulé à l’« époque » communiste en copiant le modèle américain ! Confrontation douloureuse, dangereuse avec une Arménie qui semble toute étrangère à Anna, moins parce qu’elle n’y est jamais venue que parce qu’Anna ne veut pas appartenir à ce pays là.
Intruse dans Yerevan, Anna masque son malaise en se « déguisant » à la mode Arménienne, qui au fond à bien des accents américains : brushing de diva, ongles « french-manucurés », mais rien n’y fait ! Anna n’est pas de là, et même identique à eux (les Arméniens), elle ne peut pas être de ceux là, elle ne veux pas avoir la nationalité de ce père qu’elle déteste… mais qu’au fond bien sûr elle adore.
De rejets en rencontres, Anna ne peut cependant nier longtemps son arménité. Yervanth, un marseillais exilé (donc un double presque frère), va la démasquer et la faire accéder à sa propre vérité… Tombe le masque, tombent les barrières, les talons aiguilles de « bourgeoise-occidentale » restent eux, mais ils ne sont plus que le symbole d'un chemin qui mène Anna à son père, le lien entre deux cultures. Avec ou sans Anna comprend qu'au delà des apparences elle est une fille de cette terre, qu'elle leur ressemble à ces Arméniens qui ont les mêmes sourcils qu'elle (je cite).
Un beau film sensible, qui raconte la difficulté d’avoir deux amours (thèmes récurent chez Guédig’) la France et l’Arménie ; un beau film aussi sur un tout petit pays mis à mal par son histoire, qui semble dépossédé de toute identité et qui peine à refermer de profondes cicatrices. Loin de faire de l’Arménie un pays martyre et malgré ses origines, Guédiguian constate bien plus qu'il ne juge, même si l'amertume point à l'évocation du Mont Ararat, symbole national, qui du haut de ses 5000 mètres, veille désormais sur la Turquie.

10 août 2006

"Sve su mornavice..."


Voici un portrait réalisé par Ana Kolega. Il s'agit une peintre Croate, qui expose et s'est fait sa petite notoriété à Zadar.
Cette rousse mélancolique m'a interpellée... vous la verrez désormais sur mes murs !

"... mon cul !"

Pourquoi pense-t-on que "Zazie... " est un p'tit livre pour les marmots ? L'illustration de couverture conforte d'ailleurs cette idée !
En réalité, le roman s'adresse à un public plus vaste... compte tenu du second degré et de l'humour de la narration. Ce roman, rappelle Prévert, son réalisme sec, incisif et léger à la fois, cependant Raymond Queneau se fait "trafiquant de langue" ; il invente, déforme les mots et couche sur le papier un discours oral qui se moque bien de l'orthographe. Ainsi Zazie quoique provinciale connaît "Singermindépré", déteste les "papouilles zozées", condamne toujours le discours des grandes personnes (ouf ! "Ltipstu")... Amusante ballade dans la capitale, aux côtés d'une Zazie que l'on a peu de mal à imaginer, tant cette fillette semble vraie et attachante avec ses "mon cul" qui ponctuent son discours à tout bout de champ !

"Pirate !"


Comme promis, le CAPITAINE Jack Sparrow est revenu ! Irrésistible Johnny Depp (y avait un moment que j'avais plus pensé ça... depuis une montée d'hormones liée à l'adolescence), il faut bien le dire !
Dans les films de Tim Burton Johnny Depp a souvent laissé libre court à l'interprétation des personnages... ici (et malgré les contraintes d'un blockbuster) on sent un acteur heureux dans ce costume de pirate. Farfelu, drôle et décalé ce Capitaine a tout pour plaire ! Réussira-t-il à charmer définitivement Elisabeth Swan ? Soyons honnêtes on l'attend tous cette fin ! Julien et moi prenons déjà les paris... le troisième épisode est pour l'été prochain non ?

09 août 2006

Un mois et demi...


6 semaines de vacances... les bienfaits sont douteux... dire que j'étais au top...

A tribute to...


À Paris, il a toujours une salle de cinéma qui diffuse LE film que vous rêviez de revoir sur grand écran. Après avoir revu « Working girl » et « Blow up », ce dimanche, retour au pays gitan d’Émir Kusturica. Depuis plus de dix ans que j’attendais que « le temps des gitans » repasse à la télé ! Mais la télé oublie les cinéphiles… Ouf ! le Majestic Bastille ne nous oublie pas lui !
Dix ans… on a le temps de cristalliser ! Revoir un film que l’on a adoré, est toujours un peu angoissant… c’est un rendez-vous avec sa mémoire qui est parfois cruel puisqu’il faut accepter un possible sentiment de déception à l’issue du film. Lorsqu’on adore un film (ou un livre, c’est la même chose d’ailleurs) on appréhende parfois à l’idée de le revoir, de peur de ne pas retrouver nos émotions originelles. Il est, a priori, délicat de toucher aux « monstres sacrés » de nos souvenirs. En réalité, ceci est moins une règle d’une impression : les chefs d’œuvre se relisent, se revoient évidemment… N’empêche qu’il y a toujours cette petite angoisse liée à l’envie de refaire le même chemin. Et alors ?
Si le film a une portée beaucoup moins esthétique que dans mes souvenirs, le scénario quant à lui n’a pas pris une ride. Une histoire vieille comme le monde mais qui fonctionne toujours… un autre Oliver Twist, qui prendrait place dans les Balkans. La Bosnie-Herzégovine… un bout de terre bel et bien réel, sur lequel vit dans le dénuement le plus total, une communauté de gitans. Nos yeux d’Occidentaux interrogent : où s’arrête le réel ? dans ce bidonville slave, gris et boueux, reste heureusement un peu de folie, un peu de vie. Elle gagne les hommes, clowns mélancoliques aux accents chaplinesque. Kusturica s’amuse à mettre en scène d’insolites personnages notamment une grand-mère animiste, un oncle concupiscent et aliéné, enfin, Perhan, un adolescent orphelin et dresseur de dindon. Tous (encore mille autres !), vivent comme hors du temps et de l’espace, reclus et immobiles. Seule leur « folie » apporte la vie et il semble alors que la communauté échappe à son propre sinistre. Folie des cris, unique moyen de communication, folie des chants qui relaient la parole quand celle-ci ne conduit qu’à un dialogue de sourds. C’est qu’on ne s’écoute pas chez les gitans, pas plus que l’on se montre d’ailleurs. Par pudeur, on ne dit pas ses sentiments, mais on peut les lire, en revanche, sur les corps tatoués du prénom de l’autre. Ainsi le corps et l’esprit sont réunis par cette inscription, véritable serment d’amour. Perhan (le personnage central), ne déroge pas à la règle. Lui, il aime Azra, fille d’une gitane hystérique et vénale, peu encline à laisser la main de son enfant à un orphelin pauvre et bâtard. N’empêche que Perhan a une âme de gitan, qu’il tient de sa grand-mère. Elle, est thaumaturge, lui, un drôle de magicien. Alors gare à ne pas perdre cette âme. Malgré les recommandations d’une grand-mère qui connaît bien les hommes, leurs mensonges et leur lâcheté, Perhan se laisse voler ce qu’il a de plus cher : son innocence et cède au chant envoûtant de la ville, gigantesque miroir aux alouettes. Cependant, la ville enfante aussi des "rois", tel Ahmed, un gitan exilé revenu au pays couvert d’or… Loin de la folklorique terre mère (au propre comme au figuré), notre adolescent entre dans la réalité aux côtés de cette arsouille sans vergogne. Aïe aïe aïe ! Mieux valait peut-être l’honnête et tranquille folie du pays plutôt que l’ignominie d’un monde où brillent les dollars nés d’un sordide trafic d’humain. Tragique voyage que Perhan fera donc au prix de sa vie… il aura néanmoins appris que l’âme gitane s’envole vite… mais que dépourvue de celle-ci, le corps ne reste qu’une armure de chair fragile pour affronter la vie… Un tatouage sur un corps n’a plus guère de valeur quand derrière le masque de l’amour, le cœur est vidé.
Une ballade dans ce monde fou (ici où là)… dans lequel nous sommes enfermés, à l’image de cette cathédrale miniature sur laquelle la grand-mère « pelote » un fil de laine rouge… Linceul sur le monde spirituel, achevé par un monde bassement matérialiste.

03 août 2006

Un an déjà !


Un blog tenu d'une main de fer, avec des messages d'une égale et infinie qualité... et tout ça depuis un an ! Autant dire que ça se fête, entre nous biensûr...

12 juillet 2006

LA tente Maréchal !



ci contre celle du film








VOYAGE EN CROATIE :

- Et on dort où ?
- Dans une tente Maréchal
- Une tente Maréchal ? ...

Association directe d'images... LA tente Maréchal, LA tente beauf s'il en ait... LA Roll Royce du campeur en camping, le confort des vacances à mi chemin entre Robinson Crusoe et la maison (avec Télé siou plait). Enfin et surtout, LA tente du récent film qui humilie tous les campeurs français.
Grosses gouttes sur le front : "est-ce possible ?" ; "encore merci à la Camif et son catalogue plébiscité par les profs" et puis ouf ! Maréchal fabrique aussi d'autres modèles...
Arrive alors le séance de "l'échauffement" : tous dans le jardin, on chronomètre le temps de montage... puis de démontage.
"Top ! C'est parti !". Et on déballe et on pique, dépique, démonte pour remonter... rien ne va ! La Camif indiquait : "montage facile"... ça commence à pester, ça transpire, ça s'insulte... enfin 45 minutes plus tard la tente est plus ou moins formée... Fiasco sur fond de mélodie découragement...
Allez ! On leur renvoie leur Maréchal ! Avec un nom pareil... on ne pouvait pas espérer de grandes choses... on a jamais aimé les Maréchal ! Vraiment bien une tente de beauf... même si elle n'en a pas l'allure, une tente pour campeurs sédentaires, à monter le 1er juillet et dépiqueter le 31 août ! Nous on veut du ROOTS !

11 juillet 2006

Je viens du sud


Vous les aficionados de LGF (alias la grande fille)... pas de panique ! Elle revient comme en 40 au mois d'Août, avec plein d'images de Croatie dans la tête ! Mais d'ici là, elle recharge ses batteries... en Méditerranée évidemment !
Promis, je n'oublierais pas toutes les idées auxquelles je pense pour mon blog (pour les impatients, 4 notes se mettent en place, la première portera sur "le temps des gitans" d'Émir Kusturica, la seconde sur le dernier Guédiguian ; au programme aussi un mot sur Odilon Redon et son contemporain Georges Rodenbach ; j'annonce d'autre part qu'il faudra fêter les un an du blog de LGF !). Bref, encore tant de choses à écrire ! Je sais, il faut que je passe au roman... en attendant la ponte finale, je pars faire mon Flaubert, et noterais tout de ce voyage en Orient, comme pour emmagasiner la matrice indispensable à l'éclosion du chef d'oeuvre !

19 juin 2006

Exquis


Merci M6 et TF1 !
À force de reportages et autres enquêtes gastronomiques, TOUT le monde ou presque doit avoir entendu parler de Pierre Hermé, le must des must question pâtisserie... du moins en ce moment (la roue tourne vite).
Excellente adresse en effet (cette fois la télé ne ment pas !) que celle de ce chef exceptionnel, doublé d'un véritable artiste (peut-on d'ailleurs dissocier les deux ?).
Avant que l'heure du macaron ait sonné (aujourd'hui top de la mignardise, demain friandise boudée... qui sait ? la mode tourne vite elle aussi !), goûtez-les ! Testez ce petit chef d'oeuvre vert, mélange de pistache et d'huile d'olive : divin.
Juste pour le plaisir des yeux, désirez-les rien que de les voir (que c'est beau ce saupoudré framboise irisé !) puis sentez-les craquoter dans votre bouche tandis que vos papilles se délectent de leurs doux parfums... "Là, tout n'est que Beauté, Luxe, Calme et Volupté". Merci Hélène et Mickaël.


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13 juin 2006

C.R.A.Z.Y !


Les films sur les ados ? On adore ! On a aimé "Virgin suicides", redemandé du "péril jeune", voici C.R.A.Z.Y, une mouture canadienne.
Pink Floyd, pantalons pattes d'éph, lunettes "aviator" RayBan, et pétards à gogo, nous voilà immergés dans les seventies... celles du moins de nos clichés immédiats.
Les années 70, au Canada ou ailleurs, sont aussi celles d'une société qui vire de bord vers un matérialisme exacerbé. Pas anodin que les Beaulieu hommes, passent leur temps à laver et relaver leur voiture déjà propre, objet sacro saint et emblème de la toute puissance masculine. Pas anodins non plus les beaux cadeaux d'anniversaires, ni l'omniprésence des pick up, objets de consommation devenus indispensables tant pour le père que la voix de Patti Cline a arrêté dans un autre temps que pour le fils qui se jette à corps perdu dans l'avenir : le rock.
Étouffée par le rêve américain, la famille Beaulieu cherche un contrepoids spirituel, la religion. C'est sur un terrain ambiguë que s'échafaude le film, dans un espace où se mêle indifféremment le matériel et le mystique.
Deux générations prennent place : parents et enfants. Entre les deux, un fossé immense, mais au fond, de l'"emmenez-moi" d'Aznavour aux transes de Bowie, le rêve est le même : fuir, se fuir soi même.
La plupart du temps, Gervais, le patriarche, demeure figé dans son costume de père fouettard. Ce n'est qu'occasionellement (lors des fêtes de famille) qu'il ose se montrer tel qu'il se rêve, fuir la réalité et endosser le temps d'une imitation le rôle de son idôle, Charles Aznavour. À sa façon, la mère a son ailleurs : Jérusalem la sainte, où elle n'ira jamais sans doute, mais à laquelle elle rêve au travers d'images pieuses et de livres. Chacun ses idôles...
Partir et changer... être différent donc ? C'est aussi ce que cherche à être Raymond, le second des Beaulieu, qui contrairement à son aîné-rangé refuse catégoriquement la rigidité du modèle familial, mais quelque part aussi sa lucidité. Afin de devenir lui même il se transforme (comble de l'ironie) en faux-Jim Morisson tout aussi drogué que l'original !
Dans ce jeu de troubles, euh... doubles, chacun garde bien serré le masque qui lui camoufle le visage ; Zachary (personnage principal et narrateur), se grime comme ses idôles rock.
Méprisé par son père, humilié par son frère rebelle, Zachary lâche prise et part chercher sa vérité. Adieu les artifices en tout genre, dans le désert on se retrouve face à soi-même sans rien ni personne si ce n'est sa propre mort. Tel Jésus en plein désert, sous l'aveuglante lumière la révélation s'opère : je serais ce que je suis.
Pressenti différent dès sa naissance (qui s'avère bien plus compliquée que celle de ses frères) et affublé de dons surnaturels, Zach commence à suivre son destin de "bienfaiteur sur Terre" que sa mère dévote lui attribue du fait de sa naissance, un 25 décembre !
Cependant si les membres de sa famille ont choisi de vivre entre rêve et réalité, Zach lui, commence à refuser les étiquettes que ses proches lui ont collé d'emblée : NON ! il ne sera pas un nouveau Christ, pas plus qu'un "p'tit gars" capable de faire la satisaction d'un père faussement macho.
Et si la vraie différence c'était ça ? De refuser de se laisser figer par le regard des autres ? Refuser d'accomplir un destin choisi par les autres ?
Zach ne devient-il pas une "fi-fille" parce que son père a peur qu'il en soit une et récuse l'homosexualité ? L'androgyne David Bowie, n'est-il pas, bien mieux que le Christ l'ater ego de Zach ? ... mais au fond, Zach est-il réellement gay ? Masque-t-il son homosexualité parce qu'elle ne peut exister aux yeux de son père ?
Le film a une portée existentialiste et semble affirmer que l'autre ne peut aucunement conditionner ce que nous sommes. Nous sommes le seul maître à bord et Dieu (si tant est qu'il existe) est bien loin d'avoir la main mise sur nous. Pour se connaître, chacun doit donc aller au bout de soi-même chercher sa propre vérité ; et libérer son moi ne signifie pas rompre avec les siens : la famille constitue une sorte de sous bassement existentiel, la racine.
Le film se referme sereinement ; malgré la mort-suicide d'un frère, chacun trouve sa place et accepte celle de l'autre.
Une grande et belle fresque sur la famille Beaulieu, une famille type au fond... magnifiquement servie par les acteurs, au premier chef Marc-André Grondin (Zachary). L'accent et les vocables québécois n'enlèvent rien au spectacle au contraire ! Toutes ces expressions désuètes qu'emploient encore les Québécois ont une portée comique immense et servent tout particulièrement le rôle du père, superbe et magnifiquement interprété par Michel Cote. À la fois frustre et grandiose, véritable looser et père aimant, il incarne aussi la difficulté d'être parents. Si les parents Beaulieu veulent être bons... reste à définir ce que signifie "bon" et en fonction de qui et de quoi. Conclusion : 5 garçons carrément CRAZY ! À moins que ce soit leurs prénoms qui les aient prédestinés à être FOUS ! Christian-Raymond-Antoine-Zachary-Yvan.


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12 juin 2006

Allez ! Roule ma poule !


Quoi de plus anormal que de chausser des roller ?
Je commence sérieusement à me poser la question ! Voilà 2 semaines que Julien et moi débutons sur patins à roulettes (4 roues non alignées s'il vous plaît ! faut cultiver la différence et le côté eighties !) et parfois je me demande encore comment j'ai pu avoir l'idée de me lancer dans une opération pareille. L'investissement rend cependant opinâtre ! Quoique l'on ne puisse pas encore témoigner de vraies "sensations de glisse", nous continuons sagement à nous entraîner sur divers trottoirs de Paris (la honte... les vrais néophites !), faisant fi du regard dédaigneux des patineurs avertis : "c'est quoi ces deux grands débiles en patins de gamins ?"
We will survive ! Par chance, nous ne faisons pas honte à Matthieu qui a bien voulu nous accompagner et nous coacher ce week end. Depuis nous sommes des winner !

09 juin 2006

VACANCES !

Déjà les vacances ! Vite ! Une valise, un maillot de bain et... une paire de lunettes... ça c'est fait ! Me voilà "Labandisée"... Ben oui comme les dessins de Jordi Labanda !
D'ici à la prochaine photo je vais essayer d'améliorer mes poses de Cosette et travailler le sourire Pin Up !

En réalité les premiers jours de vacances sont un moment particulier, rempli de vide et déjà de nostalgie (comme dit Orlannndo : "c'est une sorte de vide soudain qui vient combler un grand néant" assez juste en ce qui concerne Max P). C'est en tout cas à ce moment que l'on réalise qu'on a passé de bons moments en classe comme en salle des profs.
Quel étonnant métier ou chaque mois de juin on doit plier bagages, vider son casier et sa tête pour repartir sur une page blanche en septembre suivant... dans un autre lieu, avec d'autres visages à apprivoiser... éternel recommencement.
Fini donc les parties de rigolades en salle des profs ou dans de fausses Aston Martin ! Cependant changer de lycée chaque année à du bon (tirons le positif de toute situation) puisque cela me donne l'occasion de belles rencontres, comme celle d'Orlannnnnndo (brushing parfait) ! La rencontre de deux grands esprits ça se fête en mangeant des pains au choc' non ?

07 juin 2006

Le "wit" ou la grande fille


Du latin Pitrum, i : le pitre

05 juin 2006

Madame Bovary (extrait)


Voici un extrait de Madame Bovary que j'aime beaucoup de par sa portée comique et cynique à la fois. Il préfigure la première situation d'adultère du roman.
Alors que pour Emma Rodolphe s'apparente à un double parfait, le monologue intérieur du futur amant en dit long sur l'issue de leur rencontre. Flaubert s'amuse en modelant l'amant idéalisé en mâle rustique, mal dégrossi doublé d'un véritable salaud. Pour beaucoup Madame Bovary demeure la banale histoire d'une provinciale esseulée livrée à l'ennui et aveuglée par les lumières du beau monde ; Madame Bovary est aussi un roman qui éclaire une femme victime de ses propres confusions et erreurs de jugement. Dès le départ Emma se méprend : elle se trompe sur Charles, mari pataud et médiocre médecin, elle projette des propres illusions sur sa fille, Berthe... petite souillon élevée à la ferme. De même, Emma multiplie les erreurs à l'égard de ses amants, mirages de l'Amour qui la confrontent immuablement à l'erreur.
Dans cette société de faux semblants auquel appartient assez naturellement Rodolphe Boulanger, Emma tente de vivre une vie fatalement façonnée par ses lectures de jeunesse, riches d'improbables mythes féminins dans un XIXème siècle délibérément misogyne. La rencontre avec cet absolu rêvé est réellement impossible... Flaubert le sait et annonce la couleur au travers de Rodolphe, Dom Juan de pacotille dans ses bottes crottées ! Les espoirs d'Emma sont immenses... la chute sera vertigineuse, à la mesure de sa passion pour ce séducteur, prédateur au sang froid.

Il fut bientôt de l'autre côté de la rivière (c'était son chemin pour s'en retourner à la Huchette) ; et Emma l'aperçut dans la prairie, qui marchait sous les peupliers, se ralentissant de temps à autre, comme quelqu'un qui réfléchit.
— Elle est fort gentille ! se disait-il ; elle est fort gentille, cette femme du médecin ! De belles dents, les yeux noirs, le pied coquet, et de la tournure comme une Parisienne. D'où diable sort-elle ? Où donc l'a-t-il trouvée, ce gros garçon-là ?
M. Rodolphe Boulanger avait trente-quatre ans ; il était de tempérament brutal et d'intelligence perspicace, ayant d'ailleurs beaucoup fréquenté les femmes, et s'y connaissant bien. Celle-là lui avait paru jolie ; il y rêvait donc, et à son mari.
— Je le crois très bête. Elle en est fatiguée sans doute. Il porte des ongles sales et une barbe de trois jours. Tandis qu'il trottine à ses malades, elle reste à ravauder des chaussettes. Et on s'ennuie ! on voudrait habiter la ville, danser la polka tous les soirs ! Pauvre petite femme ! Ça bâille après l'amour, comme une carpe après l'eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j'en suis sûr ! ce serait tendre ! charmant !... Oui, mais comment s'en débarrasser ensuite ?
Alors les encombrements du plaisir, entrevus en perspective, le firent, par contraste, songer à sa maîtresse. C'était une comédienne de Rouen, qu'il entretenait ; et, quand il se fut arrêté sur cette image, dont il avait, en souvenir même, des rassasiements :
— Ah ! madame Bovary, pensa-t-il, est bien plus jolie qu'elle, plus fraîche surtout. Virginie, décidément, commence à devenir trop grosse. Elle est si fastidieuse avec ses joies. Et, d'ailleurs, quelle manie de salicoques !
La campagne était déserte, et Rodolphe n'entendait autour de lui que le battement régulier des herbes qui fouettaient sa chaussure, avec le cri des grillons tapis au loin sous les avoines ; il revoyait Emma dans la salle, habillée comme il l'avait vue, et il la déshabillait.
— Oh ! je l'aurai ! s'écria-t-il en écrasant, d'un coup de bâton, une motte de terre devant lui.
Et aussitôt il examina la partie politique de l'entreprise. Il se demandait :
— Où se rencontrer ? par quel moyen ? On aura continuellement le marmot sur les épaules, et la bonne, les voisins, le mari, toute sorte de tracasseries considérables. Ah bah ! dit-il, on y perd trop de temps !
Puis il recommença :
— C'est qu'elle a des yeux qui vous entrent au coeur comme des vrilles. Et ce teint pâle !... Moi, qui adore les femmes pâles !
Au haut de la côte d'Argueil, sa résolution était prise.
— Il n'y a plus qu'à chercher les occasions. Eh bien, j'y passerai quelquefois, je leur enverrai du gibier, de la volaille ; je me ferai saigner, s'il le faut ; nous deviendrons amis, je les inviterai chez moi... Ah ! parbleu ! ajouta-t-il, voilà les Comices bientôt ; elle y sera, je la verrai. Nous commencerons, et hardiment, car c'est le plus sûr.

04 juin 2006

i robot


Hier : visite à la gallerie qui expose le nouveau concept de l'argentin Leandro Serra, sous les arcades Daumesnil. L'idée du créateur Argentin est la suivante : proposer à des personnalités du cinéma de réaliser leur propre autoportrait à l'aide du programme le plus performant capable d'éditer des portraits robot. Le postulat de Serra est le suivant : personne ne se voit réellement tel qu'il est... pas même l'acteur qui semble cependant largement rassasié de sa propre image.
Résultats fascinants : personne ne se voit tel qu'il est c'est bien vrai ! Pourtant à y regarder de plus près chacun des artistes confronté à lui même retrouve les formes, les rides... mais pas l'expression générale.
L'autoportrait de Matthieu Amalric est surprenant de non ressemblance, quoique dans le détail le choix des sourcils, du nez ou de la bouche soit pourtant assez juste...
C'est donc là que réside le plus fascinant : nous sommes l'image de ce que nous voulons bien être ! Beau ou laid ? that is the question et les voilà les beaux complexes qui reparaîssent ! Untel voit bien la forme de son nez... mais le voit deux fois plus large, tel autre se voit avec des traits plus réguliers... C'est donc qu'en matière d'autoportait l'objectivité n'existe plus ! Après avoir passé plusieurs minutes à détailler le travail d'Ariane Ascaride ou de Matthieu Amalric... me voilà persuadée que Moi je serais capable de me dessiner en portrait robot. Julien colère, s'énerve et affirme que je suis bien trop sûre de moi... qu'il est impossible de se voir soit même... Ce matin donc, il fouille sur internet et trouve un logiciel minable capable de faire de sommaires portraits de police. En regrettant de n'avoir pu affiner mes choix (la base de formes étant sincèrement très maigre) je vous livre mon autoportrait. Je le trouve très ressemblant. Julien est littéralement scotché... dites-moi vos impressions !

NB : Inutile de me barrer en courant après le casse du siècle... mon portrait robot me trahirait !

29 mai 2006

Rock and doll


"Jamais deux sans trois"... et pourtant force est de constater qu'après 2 films très réussis sur les ados désaxés Sofia Coppola fait sa crise !
Pourtant rien ne laissait présentir le navet : communication choc dès le début du tournage, bande annonce léchée au quart de poil annonçant icônoclasme et rythme endiablé. À la sortie du film, queues d'enfer à toutes les séances du cinéma MK2 Nation... "c'est sûr, c'est elle qui va l'avoir la palme" ! Et puis nous y voilà : le film démarre. Dès le générique Sofia semble vouloir donner le ton : musique punk tonitruante sur fond noir et lettres rose tyrien entrecoupé d'un plan fixe sur elle, Marie-Antoinette avachie dans un divan laissant courir ses doigts sur d'innombrables sucreries tandis qu'une habilleuse lui enfile ses souliers. La voilà l'image de Coppola ! Un mélange de rock'and roll et de froufrous, de satin rose et de bonbons. Jusque là pas de surprises : générique conforme à la bande annonce. La musique assourdissante s'arrête (ouf !) nous sommes à Vienne. Marianne Faithfull (fameuse icône pop que Sofia n'aurait su oublier dans sa gallerie d'amis Rock'n Roll (on note aussi la présence d'Asia Argento en Madame du Barry)) bouffie et déguisée pour l'occasion en Marie Thérèse d'Autriche fait ses adieux à Antoine, sa fille.
Début d'une biographie touchante... une enfant de 14 ans arrachée à sa vie sans le moindre scrupule, pour le bien de l'Europe que l'on doit pacifier par un mariage. Biensûr, être reine n'est pas une partie de plaisir... On le savait, Coppola nous le montre en insistant à juste titre sur le fait que Marie-Antoinette est un pion sur l'échiquier des relations internationales, qu'elle ne connait le Dauphin qu'au travers d'une miniature en émail, portrait qu'elle n'a de cesse d'ailleurs de regarder tout au long du voyage qui la conduit au royaume de France, comme pour mieux se pénétrer de ce visage inconnu et imaginer qu'autour de lui existe un sentiment amoureux... illusion biensûr car en France pas de sentiment ! que du protocole et c'est le raccourci auquel nous avons droit ensuite : Versailles, c'est le ridicule de la bienséance et de la forme (même si on sent un petit pincement au coeur : "nous les Ricains, on ne connaît pas les fastes de la monarchie absolue et au fond on aime bien ça"). Certes le lever du roi fait sourire la première fois... nettement moins les autres. Faut-il montrer la récurrence du protocole pour nous faire conclure à son aspect carcéral ? La réponse est oui pour Sofia Coppola qui abuse de plans similaires sur Marie-Antoinette esseulée dans des interminables galleries, qui abuse des plans où le champagne coule à flot... Scénario à volutes mais sans la moindre profondeur... puisque le coeur-point de retour du schéma narratif est : l'impuissance du roi (pour le spectateur qui est sensé rire) pour les protagonistes le fait que Marie-Antoinette ne fasse rien pour que son mariage soit consommé. Et précisemment, on comprend que Sofia Coppola a envie de faire un film sur une adolescente parachutée dans un monde rigide et glacé, qui ne laisse aucune place à l'onirique, à l'amour. On a envie d'ailleurs nous aussi de prendre ce parti pris là, de l'aimer la Reine après tout... au moins le temps d'un film ! Mais ça ne fonctionne pas ! Malgré la musique rock décalée, malgré l'adultère et l'alcoolisme... le style bonbon-poupée le tout servi sur une sauce rose ne sauve pas un scénario bidon.
Pourquoi s'embarrasser de la chronologie ? pourquoi parler du Comte de Fersen ou évoquer la fausse (et pourtant célèbre) citation de la brioche ? Pourquoi ? Pour l'avoir fait et ainsi satisfaire les historiens ? Pourquoi ne pas assumer un film d'auteur et envoyer valser la chronologie historique et faire un film plus introspectif sur la décadence d'une Reine de France, femme incomprise par son temps ? Au lieu d'un Lost in translation version 18ème siècle "Marie-Antoinette" est un film plombé par un récit trop linéaire jalonné de grossières ficelles (je pense au plan où Marie-Antoinette lit du Rousseau dans l'artificielle campagne du Hameau... ), une caméra trop distante (quoique question image les plans eux soient trop serrés) qui ne crée pas d'intimité spectateur-héroïne (Marie-Antoinette est mal aimée mais c'est normal, c'est un glaçon auquel personne ne peut s'identifier !)

Elle voulait enfanter une Marie-Antoinette icônoclaste, tantôt trash tantôt hippie... Sofia Coppola reste beaucoup trop au ras de l'Histoire et oscille entre frise historique (faut le dire vite) et film esthétisant la prétendue maladresse de deux ados couronnés.
Pourquoi elle ne tranche pas la Sofia entre film comique (bonne idée d'un Léonardo, couturier gay aux allures de J.P Gaultier, bonne idée aussi les converses roses égarées parmi la somptueuse collection de chaussures de la Reine), film historique ou film psychologique sur une femme qui n'a pas le droit d'être une femme comme les autres ?
Sans rancune Miss Coppola on compte bien se rattrapper au film suivant !


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