26 avril 2011

Pépites au Cateau-Cambrésis

Pour ce grand week end de Pâques, nous avons mis le cap vers le Grand Nord !
Amiens, Saint-Quentin en Picardie ; le Cateau-Cambrésis, Douai, Arras pour le Nord.

Donnant raison à D. Boon (qui eut crut qu'il puisse être cité ici ??), le temps était superbe, ensoleillé, chaud... voire étouffant, avec notamment un beau 26°C à la source de la Somme !

Le point de départ de cette escapade était de chiner à mort (même si nous sommes en avance sur la saison des vides greniers !), mais nous avons quand même réussi à combiner nos passions : la brocante et le musée !

Au Cateau-Cambrésis, alors que nous récupérions un piétement en fer forgé pour notre future table de cuisine, nous avons visité le Musée Matisse... car oui, on l'avait oublié, mais l'artiste était originaire de là !
En attendant, nous découvrons des oeuvres que nous n'avions jamais vues, ni dans les expos temporaires consacrées à l'artiste ici et là, ni dans les livres...
... Et en plus ces oeuvres nous plaisent, de beaux portraits à l'huile dans des tons de rouges ardents (Deux jeunes filles, robe jaune, robe écossaise et Jeune femme à la pelisse, fond rouge) ou au fusain (Tête de femme), des lithographies, dont celle de La Grande odalisque à la culotte bayadère : on A-DO-re !
Pour la visite virtuelle :

18 avril 2011

Liberty Fabrics


Sublimissime collection Liberty chez Zara Home !
On plébiscite le motif "ART DÉCO" (nommé mauverina chez Liberty), qui à mon sens est franchement plus "ART NOUVEAU" comme dirait ma nièce Ariane ! À force de nous entendre ma soeur et moi parler d'Art nouveau à longueur de temps, Ariane joue à choisir ou vendre (?) des "trucs" "Art nouveau"... sans trop maîtriser la chose !
Amusant de voir le poids du mimétisme !
Cela étant, un bon conseil : aller fissa boulevard de la Madeleine pour une razzia !


17 mars 2011

Prince du rêve


Rétrospective Odilon Redon
23 mars au 20 juin 2011
GRAND PALAIS - GALERIES NATIONALES
Le char d'Apollon

... J'en ai rêvé, le Grand Palais le fait !

08 mars 2011

Fleur bleue

Franck Dicksee, La belle Dame sans merci.

Depuis que je suis entrée dans la leçon "médiévale" du programme de seconde, je n'arrête pas de penser à cette inspiration un peu (beaucoup) tarte de la "Belle Dame" et son chevalier. Je me suis mise à parler de roman courtois aux élèves, du "feu chevalier" que nous autres, les filles, on auraient bien aimé l'avoir à nos pieds le chevalier avec sa bouche en coeur et prêt à nous en compter et à nous en roucouler des salades !
Bref, voilà que je m'embarquais toute seule dans un monde perdu à jamais et qui au fond n'a du exciter que chez Chrétien de Troyes... Quelques lycéennes me regardaient attendries, le sourire aux lèvres... mais j'ai bien compris que l'ensemble n'était pas franchement branché Art de la séduction... préférant sans nul doute "emballer direct" !
En attendant, je reste vieille école et surtout bien fleur bleue... moi, le chevalier et sa dame : JE KIFFE GRAVE !

27 janvier 2011

Trouvaille du jour

Quand ma mère achète sur un malentendu 50 grammes de thé Sencha à 20 euros... en rentrant à la maison on ne peut que relire la plaquette Mariage Frères pour étudier de plus près les tarifs !
En passant au crible la liste de leurs thés, je tombe sur ce mélange parfumé "butterscotch". Le descriptif me colle direct l'eau à la bouche et je regrette déjà de ne pas l'avoir connu 1 heure plsu tôt alors que j'étais encore sur place, rue du Bourg Tibourg !

19 décembre 2010

Le temps de la coïncidence

J'avais déjà parlé de ce tableau de Gérôme.
Cartésienne comme pas deux, j'adore pourtant me trouver nez à nez avec le hasard et la coïncidence. En voici un bref exemple : la semaine dernière, dose de Cinéma hebdomadaire oblige, je découvre Le temps de l'innocence de Martin Scorsese.
(Je la fais courte) :
L'intrigue se déroule dans la haute société new yorkaise, petite caste étriquée et puritaine, bref, les Belmont, famille modèle, donnent un bal auquel Newland Archer, un jeune avocat (Daniel Day-Lewis) est convié. Alors qu'il déambule de la salle de danse aux salons, son regard -et le notre- balaie le paysage tandis qu'une voix off précise sa pensée et le ressenti de son "intronisation" dans ce beau monde bien conformiste... et là : le tableau ! Comme si Scorsese l'avait choisi sur mesure, rien que pour moi ! Petit instant de bonheur !

16 décembre 2010

Со́фья Андре́евна Толста́я*



Aah ! Helen Mirren... quelle comédienne !
Grands personnages de l'histoire passée ou présente (c'est la Reine d'Angleterre s'il vous plait dans The Queen) ou rôles populaires et crasses (elle est la tenancière d'un lupanar dans Love Ranch), rien ne fait obstacle pour Helen Mirren qui se fond dans les rôles comme un caméléon change de couleur... la justesse de ton en plus !
La semaine passée je suis allée voir Tolstoï, le dernier automne (titre encore une fois bien mal traduit puisque l'original The Last Station a la vertu d'ancrer le film dans la réalité historique de la mort de Tolstoï : dans la gare d'Astapovo) dans lequel Helen Mirren incarne la Comtesse *Sophia Andreyevna Tolstaya, épouse de Léon Tolstoï.
Pas de chef d'oeuvre mais un film qui tire son épingle du jeu tant le sujet est casse gueule : faire le "biopic" de Tolstoï... le plus célèbre des écrivains... au monde rappelle le préambule !

Les acteurs et le scénario nous font revivre en fait les derniers mois d'un Tolstoï en son domaine d'Iasnaïa Poliana tout ouvert aux paparazzis qui photographient, notent, épient les moindres faits et gestes de l'Ogre et sa famille. C'est que Tolstoï est devenu le chantre d'une "nouvelle religion" faite d'ascèses... et de très grands dilemmes : la sainteté ou le sexe, le peuple ou la famille... la guerre ou la paix avec sa femme ? Le coeur du film est ici entre un Tolstoï qui entend léguer ses droits d'auteur au peuple... et Sophia qui s'accroche à son héritage avec furie.
Mari et femme sont émouvants de naturel. Le poids de leur jeu laisse d'ailleurs un peu à l'écart les autres rôles (le secrétaire (Valentin Bulgakov) et les fidèles disciples) qui ont nettement moins d'épaisseur. Toute la force dramatique dépend d'Helen Mirren qui donne au film un caractère haletant et le souffle de sa passion pour Tolstoï. Éternellement amoureuse, arrachée au Génie au nom de la doctrine, Sophia se transforme progressivement en martyre, sublime et pathétique. Noble et froide, la comtesse est en cependant la seule (avec Bulgakov qui
tardivement choisit l'Amour à l'idéologie) à ne pas renier les élans de son coeur, vieillit mais intact et brulant quant aux sentiments. Plus encore que les séquences naturalistes et les paysages à la Mikhail Nesterov (et surtout à la Isaak Levitan), c'est ELLE l'âme russe du film !


Isaak Levitan, La boulaie, 1889
Galerie Trétiakov, Moscou.

03 décembre 2010

Disney, parce que nous le valons bien !

Bonne pioche !
Cucuteries après cucuteries les Studios Disney nous avait bien lassés... ils reviennent ici pour le meilleur : un cru qui tient la route, un poil (que dis-je un cheveu !) moqueur (merci Romain Duris pour la VF), un chouia surréaliste (et si on collectionnait les mini licornes nous aussi ??), bref, tout ce qu'on aime en plus d'une 3D toute neuve qui vient de sortir... et qui nous épate encore !


Raiponce 3D, c'est doux c'est neuf ?

03 novembre 2010

Nouvelle-feuilleton (2)

Jon se réveilla une heure plus tard sans que rien n'ait vraiment changé ; même la télévision continuait à émettre le programme. Alors qu'il tournait la tête vers le jour pour envisager une heure approximative, son regard traversa une première vitre, puis une seconde de l'autre côté de la rue. Ainsi il arrivait dans l'appartement en face, petite case éclairée dans le pan d'immeubles qui avait vaguement accroché son œil avant qu'il ne s'assoupisse. Allongé, la tête pendant sur le côté, il avait de cette posture improbable, une vue idéale surplombant légèrement la scène dont il se faisait le voyeur.

Après une rapide observation Jon compris qu'il était dans le double séjour. La pièce était de belle taille, meublée avec équilibre et conçue dans une décoration que le terme "contemporain" aussi défini que vague pouvait qualifier. Une orchidée indigo entravait légèrement la vue au niveau du carreau en bas, mais Jon découvrait une femme immobile et raide, assise comme en tailleur sur un canapé de toile écrue, drapée de pied en cap dans une couverture poilue. Au chaud dans cette tenue improbable, dont seule la tête sortait, une femme blonde pleurait. Son regard était fixe quoique vague et de l'avis de Jon, les larmes coulaient seules, longilignes et régulières sur les joues. Personne d'autre dans la pièce. Jon était le seul à contempler le tableau de cette tristesse pétrifiée. Cela faisait bien dix minutes maintenant. Sans trop s'expliquer pourquoi il jubilait de se voir dans cette posture entièrement dictée par le hasard. Il était voyeur involontaire donc innocent, il savourait le plaisir de voler sans avoir rien fait ni demandé cette portion de vie privée et jouissait de cette situation à la limite de l'insoutenable.

La fille, toujours dressée et pleurante passait de temps à autre une main sur son visage pour absorber l'excès lacrymal. Jon attendait la suite des évènements mais aucune accalmie ne semblait se profiler ; la statue restait, droite comme un i et ruisselante.

À présent, Jon se sentait tout à fait mal à l'aise. Il s'était relevé pour ne rien perdre des opérations mais la scène s'éternisait et l'impudeur dépassait maintenant le plaisir de la découverte. Après s'être retourné, il réfléchit un instant, dos contre la vitre, le nez levé avec la vasque fixée au plafond. D'un hochement de tête un peu sec, il fit mine de sortir d'une rêverie puis se remit face à la vitre, comme pour mieux revoir ce qui aurait pu être une hallucination, une invention. Mais non. Elle était bien là, toujours assise, et le visage brillant. Alors que Jon rouvrait les yeux après les avoir vigoureusement frotté — geste machinal de massage pour réveiller sa conscience et la rappeler au cours du temps et de sa vie, bien ordinaire — la silhouette avait disparu laissant un trou dans le canapé crème affaissé. Une minute plus tard, la statue réapparaissait.

Désormais l'un et l'autre se tenaient en symétrie parfaite, droits derrière leur vitre, à supposer bien sur que la rue fut un plan vertical entre les deux. De plus près, elle avait l'air plus jeune, et plus blonde encore. Jon fut frappé par son visage. A peu de choses près, ses traits étaient conformes à ceux du portrait, sur cette carte postale, qu'il gardait glissée dans son porte feuille. Il l'avait reçu de son ex femme, peu après leur divorce, alors qu'elle visitait l'Italie, Florence en fait. Jon n'avait jamais vraiment compris la démarche, mais avait fini par l'associer à une sorte de pardon un peu culotté et facile, mêlé d'un soulagement triomphant. En substance, il n'y avait rien à tirer du texte laconique au verso. Jon s'était donc résolu à n'y voir qu'un simple clin d'œil à sa propre passion pour la peinture italienne renaissante. Il était de toute façon vain d'essayer d'éclairer un geste quasi surréaliste que l'on pouvait vite encombrer de faux sens. Sur la face glacée de la carte figurait un portrait de femme, dont la beauté "typiquement seicento", rappelait qu'elle était née renaissante pour mourir absolument baroque. En guise de coiffure elle arborait, comble de l'érotisme, une raie au milieu qui laissait libres, deux longs bandeaux de cheveux subtilement ondulés, minutieusement calés derrière les oreilles et déjetés sur le dos. Plus que ses atours, qui déterminaient le rang social c'était la douceur et la régularité des traits qui frappait. Un front parfait et lisse, deux arcs sourciliers à la pilosité précise, un regard timidement posé surplombant un nez presque droit et une bouche rebondie aux proportions idéales. Jon ne connaissait pas ce portrait ; sa femme n'en avait jamais parlé. Bien sûr, lorsqu'il avait reçu la carte il avait cherché à comprendre ce qui avait poussé sa femme a choisir cette peinture, mais de même que pour le passage à l'acte de l'envoi — la main glissée à mi hauteur dans le volet métallique de la boîte postale, puis le carton qu'on lâche en l'impulsant gentiment pour qu'il s'en aille bien au fond— il n'y avait rien compris. D'une manière générale il n'avait d'ailleurs rien compris à son divorce, qu'il avait finalement subit comme une des dernières volontés de son épouse enfuie. Comble du dérisoire, il avait fini par s'attacher à cette carte, qui à ses yeux ne voulait pourtant rien dire. Il l'avait logée dans son portefeuille il y a trois ans déjà et elle y figurait encore presque intacte, quelques pliures mises à part. Le plus inexpliqué dans cette affaire, c'était que son ex avait attendu de concrétiser un voyage à Florence, fatalement ingéré en un temps record un florilège de visites, pris en photo le Palazzo Pitti, flâné dans la galerie des Offices, arpenté le jardin de Boboli et traversé le Ponte Vecchio pour enfin lui envoyer le portrait "dit de Jeanne d'Aragon" peint par Raphaël et conservé au Musée du Louvre.

(à suivre)

27 octobre / 3 novembre

27 octobre 2010

Nouvelle-feuilleton (1)

Jon referma la porte. Il se trouvait désormais dans le cocoon au décor standardisé de sa chambre d'hôtel trois étoiles. Pour un hôtel parisien de quartier, le confort n'était pas mauvais, l'hygiène tout à fait acceptable et les murs avaient été fraîchement reblanchis. Il roula sa valise jusqu'au milieu de la pièce qui se décomposait en une partie nuit assez spacieuse et un coin toilette plus au fond et délimité par une porte. Deux grandes fenêtres donnaient à la chambre une faible lumière. Jon eut le juste pressentiment que l'immeuble donnait plein nord. Sa pratique de la peinture, en amateur, l'avait rapidement amené à repérer la "bonne" lumière et il rêvait de posséder son propre atelier d'artiste, luxe de bourgeois bohème qu'il ne pourrait jamais s'offrir. Assez machinalement il fit le tour du propriétaire, comme pour approuver son choix sur la longue liste d'hôtels qu'il avait établi la veille. Il alluma toutes les lumières, se rapprocha du vaste miroir au dessus du lavabo, puis se dirigea vers les vitres afin d'apprécier le paysage. En bas, il y avait la rue, étroite, sombre et droite. En face, des immeubles en pierre de taille garnis de décors simples et identiques sur plusieurs numéros. Les portes cochères, ordinaires, les distinguent des beaux immeubles parisiens, cossus, haussmaniens.

Jon s'assit au pied du lit, saisit le cadran de sa montre de la main opposée et lâcha un léger râle. Difficile d'en faire une interprétation : à ce stade était-ce de la fatigue ? un soulagement ? ou un simple intervalle d'ennui ?

Jon s'élança en arrière, sur le lit. À présent il avait une vue inédite sur la chambre et qui présentait encore moins d'intérêt que la précédente, celle qu'il avait eu en regardant la rue. Maintenant, il était plongé dans le blanc et les moulures art déco qui cerclaient la pièce. Au centre la lumière électrique diffusée par l'opaline du plafonnier laissait dans ses yeux de grosses tâches noires cramées quand il fermait les paupières. Enfant il se plaisait à jouer ainsi avec le soleil et le soir, au moment d'éteindre sa lampe de chevet il lui arrivait souvent de se griller les pupilles, de les presser ensuite pour en faire jaillir de psychédéliques couleurs une fois dans le noir. Désœuvré, il fit un effort contre nature pour étirer son bras et atteindre la télécommande. Chose peu prévisible la télévision s'alluma sur Arte et Jon pris en cours un documentaire peu convaincant sur une tribu d'Asie du Sud pratiquant le tatouage rituel.

(à suivre)

18 octobre 2010

26 octobre 2010

Noces de Cuir ou la 4ème...


phalaenopsis baldan's kaléidoscope


Chaque jour mon appartement se transforme un peu
plus en serre horticole...

19 octobre 2010

i comme icare


Impossible n'est pas français.
Vendredi dernier, deuxième conversation "critique de la communication" by David Buxton. Après 3 heures intenses de concentré d'intelligence, me revoilà calée sur Norbert Wiener, le principe de Browning, le behaviorisme (...) et last but not least, l'expérience de Stanley Milgram.
(Qu'il est bon d'apprendre... et de (re ?)devenir un être pensant et cultivé !)
Je crois que je n'aurais pas le courage de vous pitcher ici le cours de Buxton (je l'ai déjà refait à Arnaud, puis Julien... y'en a marre !), alors je zappe pour en venir à i comme icare ! Ce film réalisé en 1979 par Henri Verneuil, reprend à la faveur d'une intrigue policière, l'expérience devenue célèbre de Milgram.
Nous sommes aux États-Unis en 1962. Stanley Milgram est chercheur en psychologie sociale (à Harvard je crois). Son postulat de départ est qu'un individu peut se plier aux ordres d'une autorité qu'il accepte quitte à entrer en contradiction avec sa conscience.
Le protocole expérimental est le suivant : un sujet-moniteur pose des questions à un sujet-"élève". Si ce dernier ne fournit pas les bonnes réponses le "teacher" lui envoie des chocs électriques à mesure plus forts. Le moniteur ignore que l'élève est complice de l'expérience et qu'il va simuler les cris et la douleur.
La préoccupante conclusion au test de Milgram est que 50% des moniteurs se soumettent aux ordres prétendus scientifiques... au détriment de la vie de l'élève !

Mais revenons-en à Icare...
Le film, du "années 70" pur jus. Les décors réels avec leurs immenses tours "avant-garde", les intérieurs nuits sont un délice, mais il faut avouer que i comme icare n'a rien d'un chef d'oeuvre. En somme le film est même franchement moyen, trop mou dans la réalisation, manquant d'unité (la mise en scène de l'expérience de Milgram s'éternise) et de fluidité (l'expérience, mal reliée à l'intrigue apparaît comme un "copié collé").
Yves Montand, égal à lui même est mauvais comme un cochon (c'est dingue ça ! Comment peut-on passer à la postérité en bluffant ainsi son monde ?)...
... Mais le film a un "je ne sais quoi" qui marche. Est-ce le côté "vintage", l'aspect pausé des choses qui malgré la lenteur reste agréable ? Est-ce l'ambition "très Resnais" de faire un film démonstratif sur le behaviorisme en vogue dans la France des années 70 ? Est-ce tout simplement le charme opérant d'Ennio Morricone qui compose la bande originale ? Quoiqu'il en soit on digère un dénouement vraiment facile et faiblard... on tolère les ficelles énormissimes et les erreurs de cohérence logique (le message codé sur une autre fréq
uence ne déforme pas la musique qui entoure l'intervalle... bravo l'artiste !)...
Mais le plus fou dans l'histoire c'est qu'RT9 a programmé le film ce dimanche alors que David Buxton y avait fait allusion le vendredi précédent : un film de 1979 ! Et que personne ne veut voir ! C'est pas énorme ça ? Bon j'arrête en ce moment je vois des signes partout...

Le must du film :
Un seul et incontestable :
- la perruque d'Yves Montand.

18 octobre 2010

"Elegant Harlequin"* ou "Elegant polka"* ?

Suite des obsessions...
... Après l'opéra, le pastel, la Russie, la pâtisserie, la gravure, la photographie, la bande dessinée, la boulangerie, les Blythe, la linogravure... (liste non exhaustive), je vous présente ma passion Orchidées !
Fallait pas aller à Ikéa !

* à moins qu'il ne s'agisse d'un Yu Pin Pearl... c'est à n'y rien comprendre...

14 octobre 2010

Attention ! Chef d'oeuvre !

J'avais déjà parlé sur mon blog de Istvan Szabo, réalisateur hongrois qui justifie avec quelques rares autres (voilà ! je suis devenue psychorigide et obtuse... finalement ça ne m'a pas pris tant de temps que ça...) le bien fondé d'un film, et du cinéma au sens large.
J'avais été marquée au fer rouge par le Colonnel Redl vu en 2005 et largement séduite par Klaus Maria Brandauer ... mais ça, ça remonte à mes 14 ans ! Je vous la fais, allez :
Madame Zito (prof. d'histoire bien aimée), passait dans sa classe quelques extraits du célèbre film La Révolution de Robert Enrico. Le visionnage, fort long et réalisé dans de piètres conditions, était surtout pour Anna-Maria et moi le moment où nous repérions, je cite : "des blocs" dans le casting ! L'apprentissage effectif de la chronologie de la période révolutionnaire arrivait bien après !
Malgré la foule d'acteurs, y'avait franchement pas grand chose à se mettre sous la dent (Diable ! pourquoi n'avaient-ils pas appelé Brad Pitt ou Johnny Depp ?). Bref, nous avions tout de même dégotté Saint Just (incarné par Christopher Thompson, parfait inconnu à l'époque) et Danton (Klaus-Maria Brandauer) et avons jeté notre dévolu sur eux !

Le film en quelques phrases

Méphisto évoque le destin (?) d'un comédien avant-gardiste sous le IIIème Reich. Artiste, Hendrik se veut apolitique... mais l'histoire le rattrape : en 1933 chaque Allemand doit choisir son camp. Hendrik a confiance en son talent et veut la gloire.
Doit-il la refuser parce qu'elle porte les couleurs du nazisme ?
Au fond, Henrik n'est-il pas l'expression d'un Art qui doit vivre malgré les circonstances ? Est-il seulement question de sa propre ambition ?
L'Art est neutre, et l'Art doit être, donc Hendrik sera nazi au nom de l'Art.

Belle réflexion sur l'engagement, l'obéissance, l'Art et la passion... dans un contexte propice à déclencher l'émotion donc aussi la bêtise. Ici Szabo n'a pas peur de réfléchir et pose de vraies questions existentielles. Beaucoup d'artistes ont été stigmatisés voire traités de "collabos" après guerre pour avoir continué leur pratique en dépit des circonstances extra-ordinaires. Ne pas s'engager était considéré comme un péché véniel, comme une entrave à l'acte même de créer, comme l'impossibilité de prétendre au titre d'artiste. Pas de réponse ici, mais le film a l'immense mérite d'oser poser la question... Après à nous de chasser le diable !
Klaus-Maria Brandauer incarne Hendrik Hoefgen,
comédien génial et aussi tourmenté qu'un protrait d'Egon Schiele...
Mephisto a été couronné meilleur film étranger pour l'année 1982 aux Oscars.

11 octobre 2010

Une fleur nommée Vanda

Je suis une vraie grande fille gâtée-pourrie... c'est grave !
Le Seigneur m'a offert une orchidée de collection ! Et ki ki c'est qui va payer le gardiennage au moindre week-end en province (j'adore, le concept du "week-end en province" !) et a fortiori pendant les vacances ?! Bref, un vrai truc de mémé bourgeoise mais ôtez l'ironie, je suis RA-VIE !


Voici donc la nouvelle pensionnaire qui va pouvoir tenir compagnie à mon résistant Phalaenopsis (aurais-je subrepticement la main verte ?). Le truc moins cool c'est dixit Alain Baraton dimanche matin dernier sur France Inter (alors même que je me réveillais (si, si je n'invente rien) et ça frôle donc le cauchemar) que Vanda n'est pas du tout adaptée à l'ambiance surchauffée des appartements...
... On dirait un complot, j'vous jure !
Moi qui la veille n'arrivais presque pas à m'endormir tellement que j'étais excitée à l'idée de cette orchidée, moi qui la regarde environ 10 fois par minute... je me réveille avec cette tarte d'Annick de la Loire Atlantique (Fabrice Drouelle (b), malgré toute ma dévotion (!), je vous déteste de l'avoir sélectionnée !), qui possède une Vanda depuis quelques mois et qui, par le biais de Baraton me casse en 3 secondes mon rêve bleuté et horticole !
Conclusion, chaque jour comme un mantra je lis, relis et lis encore la petite notice d'entretien, comme pour conjurer le mauvais sort et je répète pour de faux les gestes des premiers secours, sait-on jamais si Vanda tentait de me lâcher prématurément !
En attendant la pratique réelle des bains, des arrosages, des doses d'engrais, des massives expositions à la lumière, je croise les doigts... verts, bien entendu !

08 octobre 2010

LGF met le pied dans l'univers Blythe...

C'était assez prévisible...
... mais pourquoi la boutique des "Petites Demoiselles" a t'-elle ouvert juste au pied de mon immeuble ?
Bon, je rassure les foules, il s'agit de petites Blythe, donc loin de moi l'idée de me lancer dans le tunning de poupées, de leur bâtir des maisons et de leur donner un prénom... mais je suis franchement limite !
Je suis profondément admirative devant les réalisations de Zess !
Sont pas jolies mes p'tites pépées ?


30 septembre 2010

Le portrait de Dolan, great !

Début de long week end.
Je rentre d'une séance-ciné-solo.
Aimerais vous parler d'un coup de coeur... mais il faudra attendre un peu, disons au moins que je rentre de Bretagne et que j'écrive un peu sur ces Amours imaginaires à la Dolan.
Je ne résiste pas à l'idée de vous dire un mot sur mon must have de la saison : la coupe 60's à la James Dean. On avait déjà repéré celle de Jon Kortajarena dans A single man... voilà une tendance montante pour les hommes...
... Arnaud, a tout compris !
Finalement : CHANGEMENT DE PROGRAMME !
Julien est retenu au travail, et tout bien réfléchi, je devrais avoir le temps de vous parler un peu du film.
Avant tout, je tiens à préciser que lors de la projection à laquelle j'ai assisté, trois personnes ont quitté la salle en soufflant... notamment parce que (je cite la vieille à côté de moi (ouf ! elle a fini par déguerpir !)) : "c'est lent !"

Cela étant dit, OUI c'est lent, OUI ça dialogue pas tellement, OUI y'a des moments "clips musicaux" et donc OUI Les amours imaginaires est un film "ambiance" !
J'aime beaucoup employer cette expression avec dérision... ça dit tout et surtout rien à la fois, mais depuis qu'une nana qui se prenait pour ce qu'elle n'était pas me l'a balancé de façon mémorable au cours d'une conversation tout aussi mémorable j'ai plaisir à l'employer, histoire (3 ans après rien que ça) d'exorciser ma rancune !
Ils sont 3 : Marie, Nicolas et Francis. Trois boules de flipper qui vont se frôler, se toucher, se choquer, se frotter aux sentiments. Mélange de Marivaux et de Huis Clos, le second film de Xavier Dolan souffle sa jeunesse et son cran ! C'est neuf, différent, décalé et dérageant de fait... ça ne ressemble qu'à du Dolan ce qui en soit est sans doute le meilleur des compliments ! La parole s'efface et laisse le beau rôle à l'image, mais celle ci quoique rare est juste, intelligente et pleine d'esprit. On craque pour Marie et Francis deux loosers magnifiques, littéralement à côté de leur plaque : adulescents de 2010 ils ne jurent que pas les sapes "vintage", les coupes James Dean et le khôl "oeil de biche" ! Mais en Amour qui à le bon code ? Il confondent les sentiments mais assument leurs choix, quitte à se brûler les ailes... et griller des tonnes de cigarettes !

Mots clés :
Sincérité et justesse des comédiens
Confusions des sentiments
Mélancolie (Dalida qui chante Bang Bang en toile de fond ça le fait !)
Pesanteur des instants présents (on aime l'abus et le re-abus du ralenti... tellement esthétique !)

Une citation :
"c'est pas parce que c'est vintage que c'est beau"

17 septembre 2010

Week End en province #1

1ère escapade.
19h16, gare d'Austerlitz.
Il y aura quelques heures en train, quelques chapitres du dernier Houellebecq pour faire passer mon impatience à bord. Houellebecq. Comment citer le nom et ne rien en dire de plus ? Houellebecq ! Quel écrivain ! Et quel effet quand je le lis ! Une, deux, trois lignes de lui suffisent à vous accrocher, à vous embarquer... Son écriture est tellement juste, précise, érudite... Houellebecq est à mon humble avis un immense écrivain, au sens où l'écrivain dépasse le commun. Chez lui il en va de l'artiste, du génie... de l'homme qui fonde un style, un système de pensée, une vision... et peu d'auteurs (à mon sens toujours humble) parmi une horde très nombreuse, partage ce trait. Si beaucoup écrivent "BIEN", ce qui semble un préalable pour se lancer dans le métier (!), moins nombreux sont ceux dont la plume a une telle force, avec pourtant beaucoup de simplicité dans le style. Houellebecq écrit JUSTE. On lit : on voit, c'est limpide ! Quand je lis Houellebecq, je pense à L. F. Céline, à A. Blondin... à ces autres qui ont écrit si juste, avec tant d'aisance et de naturel !
Quand je lis Houellebecq, je réalise d'être auteur est un vrai métier, doublé d'un don. Quand je lis Houellebecq, j'éprouve le plaisir de la lecture, c'est à dire un plaisir qui dépasse l'idée d'un passe temps. Un Houellebecq se savoure, car comme tout roman digne de ce nom, sa gestation se calcule en années...

l'équation du jour :
province+représentation d'une parisienne = fleurs en cornet

16 septembre 2010

Tania & Vincent

À voir aussi à la Maison Européenne de la Photographie, l'expo
"Consumation. Consommation du luxe dans Citizen K".
Photographies et collages rehaussés de trucages graphiques se moquent joyeusement des Must Have, du botox et des Vuitton ! Un voyage rapide, mais nécessaire dans le monde surréaliste de ce couple suisse !

8 septembre - 31 octobre 2010
MEP - rue Fourcy - Paris 4

15 septembre 2010

"Parcours de travail"

Les amoureux de Karl sont assez nombreux. Beaucoup monde pour quelques oeuvres... 2 grandes salles dédiées au travail de Lagerfeld, que l'on veut ici nous montrer hétéroclite. Paysages, images urbaines d'un New York rouillé, portraits de célébrités, oeuvres mêlant dessin/peinture et photographies, puis bien sûr des photos de mode, on a un peu tout ça ensemble même si un classement thématique est annoncé à l'entrée.
On prend les photos comme elles viennent c'est encore le mieux, sans trop chercher à comprendre, sans voir aucune unité entre tout cela. Au cas par cas, force est de constater que Karl aime la photo, que Karl aime photographier... et d'in fine, Karl fait ça bien !
Les portraits et les photos de mode se détachent clairement. Ici il excelle ! Les mises en scène
très XVIIIème ou carrément Rock'n Roll, ça il s'y connait. Les compositions sont simples, c'est souvent le décor où rien n'est laissé au hasard qui crée l'ambiance. De l'éclairage à la chandelle d'un hôtel particulier parisien à la brume maritime d'une série de photos très "leçon de piano", tout est suggestion et la rêverie s'engage, malgré l'aspect en général très figé des silhouettes parfaites qu'il immortalise.
Trois photos façon "peinture réaliste d'Hopper", les très grands tirages de la villa Malaparte doucement bruitées et jaunies ont ma faveur...

Les sérigraphies de paysages, photographiés au Polaroïd ont un effet "vignetté" que je ne peux qu'aimer ! Il y a aussi ces beaux portraits noir et blancs rehaussés de touches couleurs savamment saupoudrées... mais à côté de ces réussites, il semble que Karl expose aussi des choses "très moyennes"... et qu'on vient les voir avec la conviction "que c'est beau" parce que c'est lui. Je ne suis pas bien légitime pour le dire, mais certaines photos m'ont laissée perplexe et ma sévérité habituelle me pousse à évoquer des photos qui ne racontent pas grand chose. Je pense à ces escaliers new yorkais si typiques, qu'on a tous envie de photographier (Cf. je me revois dans le Downtown de LA... désespérée à l'idée de ne pas sortir une photo correcte) alors que c'est juste impossible (pour la plupart d'entre nous !) d'en faire autre chose qu'un cliché anecdotique au cadrage improbable. Idem pour les portraits pieds coupés, un truc pour lequel je suis absolument rigide... et que l'on soit bien d'accord je parle de photos râtées, pas de plans américains !! Même chose pour ces sérigraphies qui singent celles de Roy Lichtenstein sans apporter rien de plus...


Comme quoi la perfection ne s'incarnera pas non plus en Karl, n'en déplaise à l'intéressé !
Trève de plaisanterie, et c'est mon pardon tout entier, la lumière est toujours tellement belle, qu'après tout on se laisse porter par ces photos, tout au long de ce parcours vaporeux et photographique.


À voir du 15 septembre - 31 octobre 2010
rue de Foucy, Paris 4

14 septembre 2010

NonArt nouveau

L'affiche rappelle celle de Gismonda crée par Mucha "pour" Sarah Bernhardt.
Il ne m'en fallait pas plus pour réserver fissa deux places ! Et puis à 9,50 le billet dans le cadre de l'Opération "Soyez les 1ers aux 1ères" ça ne se refuse pas !
À ce prix, on peut bien essuyer les plâtres et les bafouilles des comédiens en rodage ! Car au fond c'est quand même ça l'idée ? Mais non, suis-je bête, il s'agit de "promotion de la culture", stricto sensu !

07 septembre 2010

Et si la mafia entrait en classe ?


Grâce à notre très cher président de la République, nous voilà, nous autres enseignants obligés de remettre l'ouvrage sur le métier, nouveaux programmes oblige !
Il veut du nouveau ? Et ben j'vais lui en donner moi !
Le bling-bling, les magouilles au sommet de l'Etat, les décorations usurpées (?), moi ça m'a bien fait gamberger !
Puisqu'il veut re-formater la France (qui ma bonne dame marche sur la tête, la faute à la gauche !) (ça fait combien de temps déjà qu'ils ne sont plus au pouvoir eux ??), bref, qu'il veut transformer disais-je à son idée voire son image (hum ! quel homme !) notre beau pays, moi j'anticipe et adapte le contenu de mes cours aux frasques ambiantes qui gangrènent notre République !
En bonne fonctionnaire de l'Etat, je tiens à mettre au parfum l'élite future. Puisqu'étudier La Princesse de Clèves (et le reste) est démodé, passons aux choses sérieuses...

29 août 2010

Rentrée

Cette année Françoise et moi prenons les choses en main, nous enterrons la VDM (vie de M****) au lycée...
Après la création de la Buvette en 2008 (par votre serviteur) et suite à son succès salué par tous, voici les dînettes et les soirée-dîners ! Nous pourrons envisager par la suite, de travailler...

Merci à mon binôme d'équipe graphique, Julien (♥).






19 août 2010

Dans les studios, la plage

1- Le passage à L.A et Vegas a renforcé mon goût pour les sixties ce n'est plus à prouver (Cf. post précédent).

2- Comme chaque été la chaîne télévisée Arte programme des week end thématiques délectables. On se souvient du summer 70's, puis du summer 80's ; cette année la chaîne franco-allemande nous régale de programmes 60's pur jus. Comme disent les gens de la télé (celle que je ne regarde pas) : "que du bonheur !"

J'ai râté (comme souvent) presque tous les films et documentaires... oui bon, c'est vrai, j'aurais aussi pu passer l'été devant mon poste... mais c'est bête je suis allée aux États-Unis, trop dur la vie !

Blague à part, je tombe donc dimanche dernier sur l'idole d'Acapulco, film 100% "Hollywood Studios" avec pelouses synthétiques, palmiers de papier et autres décors cartons pâte qui ne font même pas illusion 2 minutes !
Le scénar à tout d'un mauvais nanar... mais Dieu que le KING est beau (on pardonne le brushing parfait après un plongeon du haut du rocher de la Quebrada) et qu'Ursula Andress est belle en bikini jaune d'or !
C'est kitsch que ça n'en peut plus, mais le charme désuet du film "en TECHNICOLOR" nous tient jusqu'au bout de la nuit !
Le film enchaîne sur un concert d'Elvis à Vegas... il est minuit, mais les images du Strip, du Flamingo (avant qu'il ne brûle), de l'International Hotel me clouent au canapé ! Nous sommes passés au noir et blanc et ces couleurs donnent à Vegas un look qu'elle n'a plus hélas !
Les chansons du King se mêlent aux images aériennes de la ville, elles rattrapent un documentaire au demeurant très mauvais. On attend que ça passe, alors arrive le célébrissime JAILHOUSE ROCK, le meilleur film d'Elvis dit-on... mais là, il faut mettre une cassette, la nuit est déjà trop entamée !

03 août 2010

Vus !

Tête dans le pâté, je rentre des États-Unis... le jet lag est une horreur : hier, réveillée à 16h ; cette nuit, pas moyen de fermer l'oeil ! Le point positif dans le fait de ne pas dormir c'est qu'on peut se repasser tranquillos le film des vacances ! EXTRA ! Trois semaines à avoir des yeux de merlans frits devant à peu près tout, trois semaines à dire "wwwhhhaa" à tout bout de champ et à en garder la bouche bée, trois semaines à ne pas croire qu'on a vu tout ce qu'on a vu, trois semaines pendant lesquelles chaque jour j'ai pensé y rester pour de bon !
ouh la ! Ne me laissez pas m'enballer... mais attention, vous n'aurez pas ici de résumé ! De toute façon ça se terminerait en salmigondis ! Avec tout ce que j'ai à raconter... et puis avec mon esprit fou, j'aurais bien du mal à rester linéaire et claire dans un éventuel récit. Par contre, ça me tente bien de vous parler des parasols... mais je dois d'abord en passer par la maison dans le désert...

1- la photo et la maison dans le désert

Alors... ? par quel bout commencer ? (Je vous ai prévenus, rester simple est déjà un effort tant mon esprit sautille d'émerveillement à l'idée de dire ce à quoi je pense... mais oui, les parasols... ).
Bien, disons que l'histoire commence au MOMA de San Francisco, quand mes yeux tombent sur une photographie : il s'agit d'une vue de la "maison Kaufmann"*, dite "Kaufmann desert house". Elle est signée Slim Aarons.

Cette photog
raphie a une for
ce hypnotique. Par la vue et l'imaginaire, elle procure une sensation de bien être. À la surface du papier glacé (et toute analyse mise à l'écart) jaillissent l'ensemble des valeurs platoniciennes : le Bien, le Beau, le Bon, je rajoute : Balaise !
Cette image résume une part ce que je suis allée chercher à l'autre bout du monde : le rêve américain, avec sa panoplie années 50 !
La scène pourrait être celle du Lauréat, chef d'œuvre de Mike Nichols qui a contribué à construire ma fascination pour l'Amérique sûre d'elle et glorieuse, celle du New Deal et de l'après guerre, sa modernité en architecture, ses polaroïds... (liste non exhaustive !)

Donc il y a cette photo. Elle donne à voir un décor à la limite du réel (nous sommes à Palm Springs en plein désert), et fige scène et personnages dans un confort ambiant. Le traitement de l'image est "hyperréaliste", le sujet lui, correspond en tout point à l'Amérique fantasmée (mais aussi intensément critiquée) de la fin des années 1940 à 60.
Le personnage sur le transat à droite, me rappelle la Sharon Stone (voir 2 posts avant) du Casino de Scorsese... film qui offre lui, une autre image (pas franchement glamour) des Etats-Unis peu ou prou à la même période.

Ce matin, je m'empresse de me documenter sur cette photo et sur la fameuse "desert house". Comme je l'imaginais, beaucoup de choses sur le sujet, notamment d'autres clichés d'Aaron dans la même veine, tous aussi suggestifs et bien gominés. Apparemment, la construction a fait l'objet d'une série de photos, un vrai régal pour moi ! De sites en sites, voilà d'un coup : les parasols !

2- les parasols
Les parasols ! Visibles au plan médian.
Ce sont les mêmes qui m'ont littéralement hypnotisée lorsque nous sommes descendu au Cortès inn hotel il y a quelques jours ! J'ai passé 20 minutes à les photographier sous la pluie (en arrivant à Cortès), puis en fin de journée (au soleil) sous l'œil (très étonné) des vacanciers au bord de la piscine. J'en ai retrouvé d'autres, rouges (ceux de la photo) en ville autour d'un mobil home transformé en café. Je les ai aussi capturé... épreuve difficile car c'est pas très photogène a priori un parasol !



Je les trouve magnifiques ! ils m'ont tout de suite fait penser à Jacques Tati, ou plutôt à ses films dont j'adore l'esthétique. De les revoir sur ces photos est une vraie coïncidence ! Les grands esprits se rencontrent (me dis-je modestement) ! Je me flatte toute seule (qui d'autre le fera ?) d'avoir l'oeil...
À mon sens, cette photo va finir vite fait bien fait en polaroïd dans mon exposition d'avril 2011 !

* la maison dans le désert a été dessinée en 1946 par Richard Neutra. Elle se situe à Palm Spings (CA).